Algérie

Les assises nationales d?Air Algérie se sont achevées hier


Une compagnie en mal de gestion Achevées hier à Alger, les assises d?Air Algérie ont permis de lever le voile non seulement sur les problèmes auxquels est confrontée la compagnie, mais aussi aux défis qui risquent de la faire disparaître du marché. Le diagnostic établi par les différents cadres dirigeants fait ressortir de nombreuses défaillances et à tous les niveaux, l?exposant ainsi à de sévères critiques de la part de sa clientèle. Pour l?ensemble des intervenants, Air Algérie a besoin d?un vrai plan de sauvetage pour lui permettre de se hisser au niveau des compagnies qui lui font de plus en plus de l?ombre dans le ciel, et qui, ce qui est plus dangereux, lui provoquent une véritable hémorragie dans son capital humain, notamment parmi les pilotes, commandants de bord et personnel technique. Jeudi dernier, le président directeur général par intérim, Abdennaceur Hadj Rabia, a déclaré : « Nous sommes en train de discuter de la manière de redistribuer les salaires en tenant compte des surcoûts. Les salaires vont être fixés, faut-il le préciser, selon les mérites. Pour ce qui est des départs, ne croyez pas que nous ne faisons qu?observer sans réagir. ça nous fait mal de voir nos cadres, formés par l?Algérie, quitter leur pays pour aller travailler ailleurs. Le principe de trouver une solution pour corriger cette situation est aujourd?hui acquis... ». Les limites de la trésorerie de la compagnie Le responsable a indiqué avoir présenté au Conseil d?administration (CA) un dossier pour augmenter les salaires et proposer des mesures d?accompagnement pour le personnel. « Le CA a accepté notre proposition, il reste à tenir dans les jours qui viennent des réunions avec les partenaires sociaux pour la concrétiser. Je tiens à relever que les cadres ne quittent pas la compagnie uniquement pour de meilleurs salaires, mais aussi pour tous les avantages liés aux conditions de travail et de vie. Nous ne pouvons pas distribuer de logements ou de terrains, néanmoins nous pouvons trouver des solutions avec les OPGI ou les banques pour faciliter ces acquisitions à moindre frais. C?est un travail collégial que nous comptons entreprendre afin de savoir jusqu?où nous pourrons aller pour satisfaire les demandes », a noté Hadj Rabia, soulignant toutefois « les limites » de la trésorerie de la compagnie. « Il faut savoir que nous remboursons la facture des avions achetés sur nos propres fonds. Il est donc important que le personnel commercial navigant assure une meilleure prise en charge des passagers à travers ces gestes les plus simples ? comme un bonjour, un sourire et une disponibilité ? qui fidélisent la clientèle. Vous savez très bien que ce sont nos clients qui financent nos activités et nous permettent de nous maintenir sur le marché. Alors faites en sorte qu?ils bénéficient d?un meilleur service... ». Abordant le volet exploitation, Dali Chaouche a relevé les différents dysfonctionnements qui font d?Air Algérie la compagnie la plus en retard. Pour lui, plus de 38% des cas des retards des vols sont dus à des facteurs exogènes. « D?abord, l?inadéquation de certains aéroports par rapport aux activités aériennes, comme Oran et Constantine, les difficultés de visibilité à l?atterrissage dans les escales du sud du pays qui manquent aussi de moyens de navigation, indisponibilité de carburant dans les aéroports de Bamako et Adrar, collision avec des oiseaux ou des mammifères dans les aéroports d?Alger et de Béjaïa, dysfonctionnement dans les aires de parking pour les avions à Alger, encombrement des zones d?embarquement au départ de l?aéroport d?Orly au regard du flux des passagers, congestion des passagers à l?aéroport de Djeddah, où les autorités ont consacré 4 salles seulement pour l?ensemble des compagnies qui font la Omra et le Hadj, le brouillard en début de journée à Oran, Tlemcen, Alger et Batna, et les tempêtes de sable au sud du pays, sans compter le non-respect des délais impartis aux révisions techniques entrant dans le cadre des mesures de sûreté des avions », a indiqué Dali Chaouche, avant d?être brusquement interrompu par l?entrée par effraction du ministre de l?Aménagement du territoire, de l?Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani. « Le recrutement a été interrompu depuis 1990 » Non prévue dans le programme, l?intervention (45 minutes), du ministre à trois portefeuilles a perturbé le programme et engendré des retards dans la tenue des travaux. « Cela entre dans le cadre des irrégularités d?Air Algérie », a déclaré Dali Chaouche, avant de rejoindre sa place, pour la laisser à Cherif Rahmani. Après avoir tiré à boulets rouges sur le service de la compagnie, ce dernier a appelé à la signature dans les prochains jours d?un contrat de partenariat entre le secteur du tourisme et Air Algérie, arguant du fait que « l?avion d?Air Algérie est la première image que reflète le pays aux yeux des touristes étrangers ». Reprenant les travaux, M. Bousalha, abordant le volet des transports, a tenté d?expliquer les retards dans la programmation des vols. « L?absence d?avions de réserve, le non-respect des délais d?immobilisation des visites d?entretien, le difficile ramassage du personnel navigant dû à l?encombrement routier et l?absence ou le manque de moyens humains dans certaines escales sont quelques problèmes qui engendrent les retards des vols. Des retards qui malgré tout ont connu une diminution », a-t-il déclaré. « Le taux de ponctualité enregistré en 2007 a été de 54,70% en amélioration de 4% par rapport à 2006, avec un taux de remplissage pour cette même période de 63,19%, c?est-à-dire 3 724 000 passagers, dont 8860 passagers sur la nouvelle ligne Alger-Montréal-Alger. » L?exposé du directeur du service technique a touché le bilan des activités importantes de maintenance. Il a longuement parlé du personnel technique qui « dans quelques années connaîtra des problèmes de renouvellement » du fait des départs à la retraite. « Le recrutement a été interrompu depuis 1990, et l?âge moyen des techniciens est de 47 ans. Ce qui posera des problèmes de cadres. » Selon lui, ce service a connu une forte activité dans la maintenance de la flotte, du fait des aléas du Sud, avec l?envahissement du sable pour les gros porteurs, mais également les ATR, en raison de l?inexpérience de l?équipage dans ce type d?aéronef. Il a néanmoins précisé que la direction technique a fait un chiffre d?affaires de 500 millions de dinars en 2007 et compte à travers son nouveau plan d?action atteindre le milliard de dinars. Il a cependant attiré l?attention sur certaines difficultés dont la suspension du régime des admissions temporaires par les services des douanes pour la pièce détachée. Les travaux se sont terminés avec la lecture de plusieurs recommandations devant être prises en compte dans le plan d?action de 2008.
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