Algérie

Les assassins de Gourdel ont utilisé une puce 3G pour poster leurs vidéos



Les assassins de Gourdel ont utilisé une puce 3G pour poster leurs vidéos
Les vidéos postées sur Internet par les assassins de Hervé Gourdel ont transité via une connexion mobile 3G. La commission rogatoire émise par la justice à Alger devra remonter le chemin jusqu'à la carte SIM, probablement anonyme, qui a été utilisée. Mission compliquée.Le juge d'instruction en charge de l'affaire Gourdel à Alger a ordonné une commission rogatoire auprès de la police judiciaire. Objectif, élucider les circonstances de la mise en ligne des deux vidéos émises par "Jund Al Khalifa", le groupe terroriste qui a enlevé puis assassiné le français Hervé Gourdel, le mercredi 24 septembre. Il s'agit de déterminer les moyens qui ont été utilisés pour avoir accès à Internet et publier les deux vidéos sur plusieurs sites web. Selon des sources bien informées, les terroristes ont utilisé un terminal mobile équipé d'une carte SIM 3G, probablement non identifiée. Si cette information se confirme officiellement, le travail des membres de cette commission rogatoire sera extrêmement difficile. En effet, il est difficile de retrouver les coordonnées d'un abonné à partir d'une adresse IP en raison du fait que les usagers des terminaux qui se connectent via la 3G sont difficiles à surveiller car leur connexion passe par le réseau proxy de l'opérateur téléphonique. En d'autres termes, les usagers ne disposent pas d'une adresse IP propre par connexion mais partagent la même adresse IP avec plusieurs autres terminaux ou smartphones 3G.Il ne reste aux enquêteurs que la possibilité de retrouver les coordonnées de l'abonné et sa localisation géographique à partir de son numéro de téléphone ou des informations sécuritaires insérées dans la carte SIM prépayées. Aussi, une fois connecté à Internet, l'expéditeur du fichier contenant la vidéo utilisera un réseau mondial d'anonymisation des échanges The Onion Router, appelé couramment le réseau Tor, pour publier en ligne la vidéo et ce en mode masqué. Ce qui complique la tâche des enquêteurs pour localiser géographiquement le lieu à partir duquel la vidéo a été publiée.Le problème des puces anonymes de retourL'utilisation d'une carte SIM 3G permet d'expliquer la célérité avec laquelle "Jund al Khalifa" a diffusé la première vidéo, moins de 20 heures après l'enlèvement de Hervé Gourdel, sur la route, près du village de Ait Ouabane en Haute Kabylie. De même la seconde vidéo, celle de la décapitation, intervenant quelques heures après la fin de l'ultimatum lancé à la France, a été postée sans doute aussi rapidement. Le plus probable est qu'il s'agit d'une carte SIM achetée avec une fausse identité ou à l'insu du détenteur de la pièce d'identité. Un des trois opérateurs de téléphonie mobile en Algérie s'est inquiété récemment de l'émergence d'un stock de puces 3G anonymes, et exige la présence physique de l'intéressé au moment de l'acquisition. Le problème de l'anonymat des utilisateurs s'était posé de manière tragique lors de la vague d'attentat à l'explosif de 2006 et 2007. C'était alors des puces GSM qui pouvaient déclencher un détonateur à distance. Aujourd'hui moins, d'un an après le lancement de la 3G, la commission rogatoire émise par le parquet d'Alger va devoir travailler sur l'utilisation criminelle de l'Internet mobile. A défaut d'identifier l'auteur de la diffusion des vidéos, l'enquête a déjà sans doute localisé les bornes BTS qui ont permis la mise en ligne des images morbides de "Jund Al Khalifa". Mais à ce stade de l'affaire, ce n'est plus une information décisive.




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