Les arts plastiques dans la scénographie

Les arts plastiques dans la scénographie 4ème partie Dialectique de la mutation du peintre en scénographie La communication dans l’acte théâtral et la perception chez le public, se sollicitent l’une l’autre, pour rendre du message induit, une lecture, et c’est de leur qualité que dépendra l’avenir d’une pièce. L’autre facteur pouvant influer insidieusement sur cette qualité, est le milieu physique où évoluera la représentation. Le peintre scénographe, sans trahir ce qui fait de lui ce visionnaire sensible à l’esthétique et à l’inspiration lyrique, anticipera un replacement du contenu de sa vision dans son contexte ambiant, mouvant et bruyant. Cette contrainte de la réussite de la pièce par la recherche d’outils de communication de qualité via une perception juste, si elle est négligée, elle opposera un risque de désintéressement chez le public. Aussi, et afin de susciter et conserver ce précieux capital qu’est l’attention du public, les protagonistes du spectacle doivent mettre en exergue, au moins, une des composantes de l’acte théâtral, à savoir, la théâtralité du verbe, la sûreté et la justesse dans le jeu des comédiens, ou enfin la beauté dans l’originalité de la scénographie. Et si les conditions matérielles et professionnelles s’y prêtent, toutes ces composantes seront considérées idéalement, ensemble, dans leur expression homogène et persuasive. Cette mise en valeur par le fractionnement, si elle se fait, doit se faire dans une unicité esthétique et thématique. En outre, elle doit être perceptible chez le metteur en scène dans son talent à garantir à chaque comédien une prestation optimum et spectaculaire, et chez le scénographe, dans sa capacité à traduire par le visuel, les données théâtrales et scéniques adoptées par le metteur en scène, sans failles. La qualité de scénographe exige du peintre un certain sens de la manipulation et de la pratique dans le travail artistique qui lui est demandé. Mais d’abord, il doit en faire une analyse théorique et conceptuelle, du texte de la pièce. En ce sens que sa démarche doit être disciplinée et progressive. Après la lecture du texte de la pièce, il marquera un temps de méditation et de réflexion pour saisir l’impression générale. Celle-ci l’aidera à classer la pièce dans le genre qui lui sied, un drame, une tragédie, une comédie... etc. L’approche plastique de sa future réalisation doit se faire en fonction de l’angle de composition qu’il estime le mieux approprié. Ce dernier sera naturellement investi de sa sensibilité professionnelle et orientera la conception de la scénographie. Il pourra exprimer un état d’âme en intervenant dans l’atmosphère générale et les couleurs. Il pourra aussi suggérer un phantasme par l’amalgame du mythe et du réel, ou bien donner une primauté exclusive à l’imaginaire. Cette dernière tentative sera une vision occulte puisant son essence dans l’univers intime et l’expérience humaine du peintre. Il pourra enfin, imiter le réel tout simplement, en le simplifiant par la mise en place de scènes de vie en intérieur ou en extérieur. A suivre... Hamdad Sid Ahmed Universitaire et artiste peintre