Algérie

Les artistes se rebiffent



Ils sont venus pour dire à leur manière : «Halte à la marginalisation !» Les premiers à leur rendre visite étaient les policiers, suivis juste après de Ali  Melkhsou, président de l’APC, venu sur les lieux s’enquérir de l’événement.  Berkane Abdelmounaâm, scénariste, endossant l’armure de Don Quichotte, un bidon à la main pour dire : «Bidoun taâlik» (sans commentaires, ndlr ), a essayé de lui transmettre le message : «Nous sommes venus occuper cet espace, car les infrastructures de la culture nous sont hypocritement fermées». Deux musiciens entonnant quelques airs étaient aussi de la partie pour dire leur colère vis-à-vis de la maison de la culture qui exige un contre paiement préalable pour tout spectacle. El Biar Khaled s’interrogea à cet effet : «Où est-ce que je peux wtrouver 3 à 4 millions de dinars !» Houara Hocine, artiste peintre, ex-enseignant de l’Ecole des beaux-arts, également venu pour exprimer sa solidarité, s’est insurgé. «L’activité culturelle se limite à l’organisation de salons, et les projets sont distribués aux proches», dira-t-il. Djenane Zeid, représentant un groupe de danseurs, se plaint de ne pas avoir un espace pour les répétitions : «La maison de la culture nous a accueillis pour quelques jours, et du coup, on change d’avis pour nous informer qu’ils attendent la venue d’un chorégraphe d’Alger ; en attendant, on n’a plus le droit d’y accéder.» Mehira Ali, artiste plasticien, est venu pour sa part dénoncer la gestion de l’Ecole des beaux arts : «Dans cette école, dira-t-il, les étudiants sont exploités, les travaux qu’ils réalisent sont confisqués par l’école. Je considère qu’il faut tout revoir.» Khaled Bouali remarque, quant à lui, que «les artistes de Batna sont écartés par toutes les instances culturelles de la ville, particulièrement la direction de la culture, la maison de la culture, le théâtre et l’Ecole des beaux-arts. La situation va de mal en pis ! » Ils ne demandent qu’une seule chose : «Nous voulons être reçus par le wali.»


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