Algérie

Les artistes dénoncent la dépréciation de leur rôle



Les artistes dénoncent la dépréciation de leur rôle
Le mouvement des artistes et créateurs algériens libres, en tenant leur sit-in mardi devant le Théâtre national algérien, ont remis à l'ordre du jour la nécessité d'une réflexion et d'un débat sur l'avenir et le rôle du secteur lui-même.
Le mouvement des artistes et créateurs algériens libres, en tenant leur sit-in mardi devant le Théâtre national algérien, ont remis à l'ordre du jour la nécessité d'une réflexion et d'un débat sur l'avenir et le rôle du secteur lui-même. Dans leur plate-forme de revendications, ils estiment que le salaire perçu par l'artiste «est humiliant par apport à celui des artistes étrangers». Une déclaration qui résume, à elle seule, le regard dévalorisant porté sur l'artiste et le créateur algérien. Même si des efforts sont consentis ici et là, cette perception dépréciative se traduit inéluctablement via les carences et les déficiences contenues dans la traduction de toute approche politique visant à hisser le secteur à son rôle premier. La question de la condition de l'artiste, englobant son rôle dans la société et son statut, et l'absence de réponse à cette interrogation confinent la mission première de l'artiste à l'arrière-garde. L'histoire, riche en enseignements, nous éclaire sur l'éminent rôle joué par l'artiste dans une société. L'art dans toute sa diversité est ce formidable et agréable moyen pédagogique qui s'introduit, via une peinture, une pièce de théâtre, une qsida, une chorégraphie, un récital poétique ou un show dans nos esprits, qui enseigne quelque chose et développe l'être humain. Si les artistes présents au sit-in précité ont appelé à l'ouverture d'emplois et d'espaces au profit des diplômés des écoles supérieures, c'est qu'ils sont convaincus que cela aura un impact considérable sur l'intensification d'une activité culturelle de qualité. Les artistes protestataires ont avancé des revendications, notamment la mise en place d'un avant-projet de statut de l'artiste impliquant tous les artistes «sans exclusive», la révision «des critères de choix des artistes étrangers non qualifiés pour l'animation d'ateliers de création et la réalisation de projets avec des budgets excessifs au détriment des talents nationaux» d'autant que les acteurs de la mondialisation s'emploient à diluer les cultures ancestrales dans leur promotion d'une culture mondialisée. Par ailleurs, la revalorisation des salaires des travailleurs, des techniciens et des artistes est à même de traduire l'importance effective accordée à ce secteur. «Le salaire moyen perçu par l'artiste ne dépasse pas 15.000 DA alors que les frais de mission en cas de déplacement ne dépassent pas 3.000 DA par jour», soulignent les contestataires, illustrant ainsi les conditions précaires de l'artiste. Qu'il soit comédien, chanteur, décorateur, compositeur ou technicien du son, la chaîne artistique ne peut fonctionner si l'ensemble de ses maillons n'est pas pris en compte. Ce qui a été au centre des appels des présents au sit-in tenu devant le TNA, dont Kamel Bouakaz, Farid «le rocker», Mohamed Cherchali et Dalila Hlilou, une contestation coïncidant avec l'ouverture de la 6e édition Festival du théâtre professionnel.


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