Les artisans de la maroquinerie en difficulté

Artisan en maroquinerie depuis plus d'une trentaine d'années, Zoubir Azzouz regrette une continuelle dégradation de son métier. Un grand nombre d'ateliers a fermé au fil des ans, a-t-il regretté, confiant avoir essayé avec d'autres artisans de créer une association professionnelle pour sauver l'un des plus beaux métiers, mais a il échoué en raison des blocages administratifs.
Le manque de cuir et de main-d''uvre n'a fait qu'accentuer la baisse du nombre des artisans qui peuvent pourtant contribuer au développement du secteur de l'artisanat. Malgré l'existence de la demande sur les produits de la maroquinerie, les artisans ne peuvent pas la satisfaire à cause du manque de la matière première.
Un artisan spécialisé dans la fabrication des selles de chevaux s'inquiète sérieusement pour sa spécialité. Pour faire une selle de qualité il doit disposer de cuir de bonne qualité aussi.
En revanche, il éprouve d'énormes difficultés pour acheter sa matière première alors que les selles sont très demandées par les cavaliers lors des fantasias organisées à l'occasion des fêtes traditionnelles. Dans la région de l'ouest du pays, la selle est utilisée également pour célébrer les mariages à la manière traditionnelle. Mais ce produit de l'artisanat risque de disparaître si le ministère de tutelle n'engage pas de sérieuses actions à l'adresse des artisans, a-t-il averti.
Les professionnels signalent aussi la dégradation de la qualité du cuir commercialisé à cause du manque de professionnels de la collecte. Parfois, les artisans se déplacent très loin pour acquérir quelques pièces de cuir qui s'avèrent dans certains cas de mauvaise qualité. Pourtant, estime Zoubir Azzouz, les artisans peuvent réaliser des produits de bonne qualité et répondre même aux exigences des marchés étrangers. Il a déploré, à ce titre, les pratiques des tanneurs qui préfèrent exporter que de satisfaire la demande locale en cuir.