Les artisans bijoutiers s’apprêtent à créer leur propre fédération nationale avec la tenue d’un congrès constitutif prévu ce 28 octobre à Oran.
Ce congrès, placé sous l’égide de l’UGCAA, est un événement majeur pour la profession des artisans bijoutiers, comme nous l’a expliqué M. Deni Kouider, lors d’un point de presse qui a eu lieu hier.
Occupant les fonctions de président du Comité national des bijoutiers, dépendant du bureau national de l’UGCAA, l’intervenant assure : “Nous allons obtenir, avec ce congrès constitutif, un agrément, chose qui n’existait pas auparavant. Il y a bien des associations qui existent depuis les années 1990, mais elles n’ont plus tenu de congrès et sont donc automatiquement dissoutes”. Et d’ajouter : “L’agrément nous permettra d’avoir plus d’autonomie et une représentation plus grande dans le conseil national de l’UGCAA, soit entre 100 et 120 membres au lieu de 17.” Nos interlocuteurs ont évoqué quelques points qui, disent-ils, minent leur métier comme le manque de formation d’artisans. “Les artisans maîtrisant leur art sont quasiment introuvables et des bijoutiers doivent faire appel à des créateurs turcs pour leurs commandes”. Deux autres points sensibles ont été évoqués par les organisateurs de la conférence de presse, à savoir l’impôt forfaitaire unique de 12%, toujours maintenu pour les artisans bijoutiers, alors que d’autres professions ont obtenu l’annulation de cette taxe. Mais surtout le manque de matière première qui frappe, et ce, depuis des années. “Nous sommes contraints de travailler depuis des années avec de l’or cassé ou d’acheter des produits finis, c’est-à-dire que l’on fait travailler les artisans étrangers ! Il faut revoir cette situation avec l’Enor. Ils ont tout cassé en accordant à l’Enor la suppression de la taxe sur l’or. Depuis cette date, celle-ci ne vend plus qu’à l’étranger en nous laissant, cela a favorisé le marché informel et tue les artisans bijoutiers légaux.”
Et d’expliquer : “Un gramme d’or coûtait 3 000 DA dans les années 1980, 15 tables de revendeurs d’or étaient visibles à M’dina Jdida, aujourd’hui ils sont près de 300.” Notre interlocuteur voit peu à peu des artisans bijoutiers disparaître. Si dans le passé, ce sont 110 000 personnes qui vivaient grâce aux artisans bijoutiers, aujourd’hui ce chiffre est tombé de moitié.Djamila L.
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Posté Le : 16/10/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamila L.
Source : www.liberte-algerie.com