Algérie

Les "armes" algériennes


Le pays dispose du PIB par habitant le plus élevé d'Afrique du NordSur le tableau de bord, les indicateurs virent au rouge, la crise financière que traverse le pays sonne le tocsin.
Tout le monde sur le pont! Partis politiques, organisations sociales, syndicats, corps intermédiaires et médias sont appelés à jouer un rôle déterminant pour arrimer le navire Algérie sur des rivages sereins. Il y a à peine 48h le FLN est monté au créneau en rencontrant des représentants de l'Ugta, du Forum des chefs d'entreprise (FCE) et du patronat, pour tirer au clair certaines dispositions, à ses yeux floues, de l'accord tripartite sur le partenariat public -privé (PPP). En réalité le vieux parti n'a été que l'amplificateur des craintes soulevées par des travailleurs par le PPP. La rencontre est donc venue «clarifier la position du parti FLN concernant les dernières décisions de la tripartite» comme l'a soutenu le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. Le parti majoritaire va endosser la Charte sociétaire. Estimant que le secteur privé est «complémentaire au secteur public», il a ajouté que le parti «préfère le partenariat avec le secteur privé qu'avec des investisseurs étrangers». Le SG du FLN a soutenu en outre que la préservation des secteurs économiques stratégiques est «un principe irréversible». Avec cette sortie, le FLN s'en sort à bons comptes aux yeux de l'opinion publique, mais est-elle suffisante pour combler un vide sidéral sur le terrain politique' L'on s'étonne d'ailleurs sur ce silence des autres partis de la coalition présidentielle pourtant convoquée par le Premier ministre à deux reprises. Une première fois avant la présentation de son plan d'action devant les députés et une seconde fois avant le vote de ce même plan d'action. Pourquoi s'offrir le luxe de mettre en sourdine un cadre de concertation politique, l'alliance présidentielle, qui a fonctionné à merveille pendant dix ans' Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a indiqué, jeudi dernier, que la poursuite de la démarche de rationalisation des dépenses publiques adoptée par le gouvernement est «un engagement national», soulignant que «tout un chacun doit s'adapter à ses exigences et soutenir les efforts visant à sa concrétisation». Encore faut-il qu'il y ait une stratégie de communication bien ficelée. Le gouvernement ne peut pas se dédouaner de cette tâche d'une communication offensive et d'une présence plus accrue sur le terrain. Les interventions du ministre des Finances, du Commerce, des Transports et de l'Industrie sont jusque-là timides et sans grand impact sur le grand public. On n'a pas vu non plus les directeurs centraux des wilayas essaimer les radios locales pourtant pétillantes, pour expliquer, sensibiliser et vulgariser les mesures gouvernementales. Sans stratégie clairement offensive la communication gouvernementale est et demeure «craintive» comme reste effarouchée la crise si l'on juge à l'aune des défis qui guettent le pays. L'Exécutif est certes en difficulté, mais pas en position de faiblesse. L'Algérie est l'un des rares pays à résister au marasme pétrolier. Elle est de très loin moins nantie que l'Arabie saoudite qui, pour contenir l'effondrement des prix du pétrole a eu recours à des mesures économiques drastiques: le prix des carburants a été augmenté de 50%, de même que celui de l'eau et de l'électricité, elle a fait des coupes très conséquentes dans le budget de l'Etat, une réduction de 20% du traitement des ministres et de 15% sur les indemnités des 160 membres de la choura. Plus encore, pour la première fois l'Arabie saoudite a introduit une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur l'ensemble des produits de consommation. Fixée à 5%, cette taxe est appelée à progresser d'année en année pour réduire les déficits. Des mesures tout aussi drastiques ont également touché des pays comme la Russie, un géant économique qui a vu le pouvoir d'achat de ses citoyens chuter. Qu'en est-il de l'Algérie' Contre toute attente, les transferts sociaux dans le budget de l'Etat prévus pour l'année 2018 enregistreraient une augmentation. Ainsi, elles passent à 1700 milliards de dinars de transfert sociaux, en hausse de près de 8% par rapport au montant consacré dans la loi de finances 2017. Le pays dispose du PIB par habitant le plus élevé d'Afrique du Nord avec 4129 dollars. De l'avis des plus grandes institutions financières dans le monde, il y a un réel potentiel économique en Algérie, mais qui est sous-exploitée. C'est ce que s'apprête à faire le nouveau modèle de croissance économique. Il vise entre autres, à prélever de meilleures recettes fiscales en misant sur des investissements dans des secteurs porteurs comme l'agro-industriel et les services ainsi que l'économie. Des initiatives pour booster l'économie nationale sans en affecter le pouvoir d'achat du citoyen.
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