La promotion de la microentreprise dans les activités de la pêche bute sur les limites d'exploitation des ressources halieutiques et la difficulté de remboursement des prêts bancaires.Les propriétaires de bateau de pêche acquis dans le cadre du dispositif d'aide à l'emploi et à l'entrepreneuriat des jeunes interpellent les pouvoirs publics sur leur situation socioprofessionnelle. Ils réclament une autorisation de conversion de leurs bateaux petits métiers en sardiniers.
Les concernés motivent cette demande par les différents obstacles rencontrés au quotidien dans ce type de pêche en général et par les promoteurs Ansej en particulier. «La rentabilité de ces bateaux est très faible. Nous n'arrivons même pas à couvrir les charges administratives et les frais de réparation et d'entretien, ce qui rend impossible le remboursement d'une seule échéance de nos crédits au niveau de la banque qui nous a financés», soutiennent ces professionnels de la mer exerçant aux ports d'Azzefoun et de Tigzirt.
«Notre dernière sortie en mer pour la pêche d'espadon remonte au mois de mai, vu les conditions météorologiques et le mouvement de ce poisson devenu très rare. Les circonstances administratives dans lesquelles notre activité est ancrée, en particulier celles concernant l'exploitation du filet maillon dérivant, les périodes de fermeture, le système des quotas, la non-stabilité des déclarations et des décisions pour cette activité, les charges et beaucoup d'autres raisons font qu'on ne rentre pas dans nos frais», déplore un jeune promoteur Ansej.
«Nos entreprises de pêche artisanale souffrent davantage et sont en voie de faillite. Les marins pêcheurs artisans subissent aussi le même sort. Beaucoup d'intervenants font du changement en sardinier une solution obligatoire et nécessaire pour sauver nos projets et redonner espoir à nos microentreprises».
La majorité des armateurs de palangriers sont des promoteurs Ansej et CNAC qui n'arrivent même pas à couvrir les frais d'entretien des bateaux pour penser à acquérir un nouveau matériel de pêche ou réaménager leurs bateaux, nous informent les concernés. Pour étayer le désarroi de la profession, un jeune promoteur exerçant sur bateau au port d'Azzefoun, dira : «Personnellement je qualifie mon parcours et mon expérience avec le crédit de l'Ansej pour le projet réalisé d'erreur.
Ce n'était pour moi qu'un piège comme pour bon nombre de jeunes financés en 2011. Jusqu'à présent, ce projet m'a coûté plus de 4 000 000 DA. La moitié de cette somme est constituée de dettes à régler. Nous sommes plus que des naufragés dans cet environnement qui condamne à l'échec.»
Pour rentabiliser leurs bateaux en ces temps de crise tous azimuts, ces armateurs souhaitent, en outre, exercer le pescatourisme comme activité d'appoint. Selon eux, l'exercice de cette activité est autorisé pour les navires de pêche suivant l'article n° 24, section 2 du Journal officiel n° 44 du 27 juillet 2016. «Cette activité va se dérouler de manière concomitante à celle habituelle de pêche professionnelle prévue par la réglementation», explique-t-on.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 16/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahcène Tahraoui
Source : www.elwatan.com