Décidément, le nouveau port d'El Kala, attendu pendant un quart de siècle, n'est pas encore sorti de son bourbier.Il est vrai que le plus gros est fait et que les bateaux peuvent s'y abriter un peu mieux que dans l'ancien, mais ce n'est pas sans risques, car il y a des éboulements qui rendent dangereuse la moindre man?uvre des bateaux.
Beaucoup d'infrastructures manquent encore.
De l'éclairage public, il y en a plus qu'il n'en faut, mais pas de bornes de courant et d'eau le long des quais facilement accessibles aux bateaux lorsqu'ils sont amarrés. Pour le carburant, les armateurs s'interrogent sur le fait d'avoir installé la station Naftal et ses cuves au bord du bassin en prenant ainsi la place de 5 à 6 chalutiers, alors qu'elle aurait beaucoup mieux été à l'arrière avec une canalisation qui approvisionne des volucompteurs au bord des quais. Et ce ne serait là que l'une des nombreuses anomalies apparues avec la mise en service au forceps, car il a fallu occuper de force le nouveau port tant on a tergiversé pour son inauguration.
Les infrastructures, comme les hangars, pour la maintenance, l'avitaillement en matériel, les ateliers de soudure et de charpente, le Roulev pour sortir les embarcations de l'eau et pouvoir entreprendre les réparations ou les opérations d'entretien, et des commodités comme des toilettes et des dortoirs pour les gens de passage prévues dans les plans, rien de tout cela n'existe encore, à l'exception d'une fabrique de glace en cours de réalisation par un privé. Interrogée à ce propos, la directrice de l'Entreprise de gestion des ports de pêche (EGPP) de Annaba, nous a répondu que des demandes d'investissement pour ces infrastructures sont parvenues en nombre suffisant à son niveau et qu'elles ont été dirigées vers la direction de la marine marchande et des ports (DMMP) du ministère des Transports, seule habilitée à statuer depuis la disparition de la Munapêche, en mars 2016. Selon les prévisions, il y aurait jusqu'à 500 emplois qui sont créés avec ces activités.
DIFFICULTE D'ACCÈS
Autre chose, ajoutent nos interlocuteurs, des postes à quai, qui, théoriquement, assurent les revenus du port, sont également occupés par la Sotramest (Travaux maritimes) qui les utilise comme zone de stockage pour ses chantiers dans l'ancien port. Toutefois, le problème auquel sont confrontés actuellement les usagers du port qui sont près de 1500 aujourd'hui, marins, armateurs, mareyeurs, artisans? et qui attise leur colère est l'accès au port. Il y a deux entrées, l'une au bout de la plage d'El Mordjane, fermée depuis toujours par arrêté du wali pour des motifs assez vagues. Et pour accéder par l'autre entrée, il faut sortir de la ville et faire un détour de 2,5 km. Ceux qui n'ont pas de véhicule et qui doivent transporter ne serait-ce qu'un boulon prennent un taxi.
Comme toujours, le manque de bon sens, la bureaucratie et son arrogance et le manque d'égards pour les utilisateurs sont à l'origine de cette nouvelle tension. On exige des utilisateurs de fournir un dossier pour l'obtention d'un badge. Réponse des marins : «Ouvrez les accès d'abord et c'est au moment d'entrer que vous nous exigerez les badges.» Par égard au nouveau wali, qui n'est pas censé être encore au courant des problèmes de ce port et de la pêche en général, les armateurs ont demandé à être reçus par lui en audience. Il y a de cela 15 jours.
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Posté Le : 14/09/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slim Sadki
Source : www.elwatan.com