Algérie

Les arguments de Laskri



Même s'il a affirmé hier dans une déclaration liminaire que la participation du FFS aux législatives «n'est ni un reniement, ni une reddition, ni une capitulation», le premier secrétaire du parti, Ali Laskri, qui parle d'un «choix souverain», a été évasif dans ses réponses aux journalistes.Le premier secrétaire du FFS a cependant tenu à couper court quant à un probable «deal» avec le pouvoir. «Nous laissons à une certaine élite politique ou universitaire le soin de prouver ses assertions malveillantes et haineuses sur de prétendus quotas ou contacts avec la DRS»,
a-t-il expliqué dans sa déclaration avant de leur conseiller «d'aller chercher du côté de WikiLeaks» et d'inviter «certains anciens harkis du système à la retenue, sinon à rendre des comptes sur certains événements très graves survenus alors qu'ils occupaient des postes importants dans la hiérarchie du pouvoir de l'époque».
La convention nationale du FFS, «prévue de longue date par nos statuts, a constitué pour nous un moment éthique et politique très fort», commente encore Laskri, a permis «une véritable communion avec toutes celles et tous ceux qui ont discuté avec nous pour nous conforter dans nos analyses ou pour nous critiquer».
«Libre alors à certains de parler de faux suspense, de supercherie et autres divagations», ajoute-t-il, accusant «certains praticiens de la presse de refuser le débat public comme celui initié par le FFS». Pour Ali Laskri, qui reprend les propos d'Aït Ahmed pour parler de «participation tactique» du FFS aux législatives, une participation qui vise à «remettre le peuple en mouvement et du mouvement dans le statu quo», en poursuivant la «lutte pacifique»,
la situation politique dans le pays «a conduit à la prise de décision de la participation». Il évoquera dans ce contexte «les évolutions internes profondes» que connaît le pays dont le peuple «aspire à un changement démocratique», la position du pouvoir qui «s'incarne dans le maintien délibéré, injustifié, voire provocateur d'un statu quo politique intenable», mais aussi «un contexte régional et international incertain».
Les Algériens veulent un changement pacifique
Les dernières décennies ont selon lui «fragilisé le pays et font apparaître de nouveaux besoins de sécurité nationale». Ali Laskri, qui qualifie d'«hérésie» dans la situation actuelle le fait de prétendre que rien n'a changé», considère que «le pays a besoin d'un contrat politique et économique librement discuté et négocié entre les forces politiques, économiques et sociales représentatives».
Mais comment alors «mettre le peuple en mouvement» dès lors que comme le dit Laskri, le FFS est conscient «du désintérêt de la population algérienne pour toute échéance électorale en ce moment» '
Il se contentera de «comprendre» cette réaction et d'affirmer que «les Algériens veulent un changement pacifique parce qu'ils connaissent le prix exorbitant humain et politique d'un changement violent». «Seul le changement pacifique peut donner une réalité et un avenir à un projet démocratique en Algérie», a-t-il martelé avant de rappeler que le choix du FFS est «politique et cohérent», car ces élections «nous permettront de remobiliser le parti et, nous l'espérons, la population».
Le FFS «maintiendra la pression» sur les pouvoirs publics, a-t-il ajouté, tout en espérant que la participation du FFS aux législatives sera «un commencement, un nouveau départ». Notre participation n'est ni un reniement ni une reddition ni une capitulation. C'est notre choix souverain», a-t-il conclu.
Sur les possibilités d'alliance avec d'autres formations pour concrétiser sa démarche, Laskri rejettera toute alliance : le parti dispose de sa propre charte et et de son programme.
S'agissant du risque de fraude, le FFS «avisera en temps voulu et prendra la décision qui s'impose», se contentera de répondre le premier secrétaire du parti, qui affirme ne pas croire aux garanties des pouvoirs publics.
«La participation du FFS n'est pas liée au nombre de sièges ou de wilayas où on sera présents», dira pour sa part Rachid Halet, révélant que «même si nous ne gagnons qu'un seul siège, nous irons aux élections, le choix étant souverain, et nous avons affronté des situations plus difficiles», allusion faite aux élections locales de 2002 en plein «printemps noir». La décision du FFS «n'a rien à voir avec celles des autres partis», a encore expliqué Laskri, reconnaissant que celle-ci «comporte des risques».


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