Algérie

Les archivistes n?ont plus la cote (1re partie)



Considéré comme le parent pauvre de l?administration, le secteur des archives mérite une considération au regard de l?importance du contenu du document historique en témoignage et notamment à sa position de sorte qu?elle est une mémoire individuelle de la personne ou collective inhérente à toute entité administrative, voire carrément d?une société. Cette activité qui intervient en aval de la régulation de toute administration demeure à l??il de ces mêmes administrateurs inconsidérée en dépit de l?importance du fonds documentaire profitable et juteux et/ou des énoncés du personnel et comptable pour faire valoir leurs droits et justifier le renouvellement de l?acte administratif. Néanmoins, on peut signaler quelques minces initiatives qui ont été prises cette dernière décennie dans le cadre de l?organisation en matière de recrutement du personnel, la législation appropriée et le développement de cette importante activité qui reflète la mémoire nationale. En effet, la réussite de toute corporation administrative est pour une part essentielle tributaire de la stratégie adoptée suite à une bonne qualité du personnel d?encadrement ainsi que son cadre législatif approprié offrant plus de promotion et de liberté dans l?exercice professionnel sans toutefois oublier la volonté politique de l?ensemble des acteurs intervenant dans cette compétence professionnelle. Pour cela, la situation paraît autrement conçue pour les archivistes en Algérie ? Puisque contrairement aux autres professions, à titre d?exemple, le traducteur, le psychologue ou le notaire qui reposent sur un statut prometteur et attractif, et au fil du temps gagne des améliorations situationnelles. L?archiviste qui est nommé pour mettre en place un système documentaire adopté suite à une méthodologie en mettant en place la standardisation des outils et procédures régissant la fragmentation du travail, piétine encore en place sans réaliser un saut qualitatif, car il se trouve sans moyens adéquats, ni qualification spécialisée, ni statut juridique prometteur, ni conditions d?exercice professionnel favorables, ni encadrement approprié, ni indemnités pour le personnel, ni... Cela est dû incontestablement et également aux lacunes de la formation théorique, au manque d?encadrement pédagogique et à la pratique dans la préparation, à l?exiguïté des infrastructures mises à la disposition et aux limites du cadre réglementaire. Pis, la promotion de l?informatique et l?apport significatif des NTIC dans le domaine de l?information et son corollaire la communication, considérées comme une pnacée importante dans la mission de communication dévolue implicitement au secteur de la documentation demeurent infructueuse et font encore défaut aujourd?hui. Cette confrontation est observée entre les traditionnelles tâches documentaires et l?encombrement des nouveaux métiers liés à l?informatique. Le repositionnement de cette fonction au sein de l?administration, notamment dans le nouveau statut en débat interminable, s?avère une impérieuse nécessité, la tutelle est absente. En parallèle, en dépit des maigres efforts déployés durant cette dernière décennie, l?image d?un véritable professionnel qui allie dynamisme, motivation, participation et mobilisation et enfin le suivi et le rendement n?est pas encore dessinée à ce jour. Outre cela, au moment où d?autres secteurs procèdent au licenciement et / ou au recrutement limité, le secteur des archives est considéré comme une terre fertile pour un recrutement massif, et ce, depuis la nomination, en 1992 à la tête de la DGAN, de Abdelkarim Badjaja Cependant, dans sa stratégie philosophique professionnelle, ce chevronné de souche a provoqué une révolution non seulement en matière de nouvelle organisation, la législation spécifique, mais aussi le recrutement massif des archivistes était sa véritable bataille de cheval sur le terrain. En effet, près de 850 diplômés en spécialité étaient recrutés dans le cadre du plan quinquennal de développement des archives conçu en 1993. En parallèle à ce plan fructueux, un état des lieux du secteur était dressé, le voile est ouvertement levé, puisque le constat s?est révélé alarmant. Les consciences s?améliorent progressivement, car des efforts sont fournis partout. En revanche, si à présent le secteur des archives semble gagner une part d?importance en matière de potentiel humain et un dispositif réglementaire encourageant, les archivistes sont littéralement délaissés et mécontents. (A suivre)


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