Algérie

Les arabes n'ont plus rien à dire sur la Palestine



Les arabes n'ont plus rien à dire sur la Palestine
Entre autres leçons à tirer de l'agression contre la bande de Ghaza, aussi perfide que gratuite soit-elle, sur la nature des hommes qui possèdent la puissance et l'utilisent impunément contre d'autres hommes, innocents et beaucoup plus faibles, il y a celle qui fait ressortir l'urgence de chercher la crédibilité de certaines réalités admises en tant que telles, comme par exemple l'entité du monde arabe. Une bonne vingtaine de pays s'étendant à cheval sur une partie de l'Asie du Sud-ouest et l'Afrique du Nord, autrement dit du Golfe du Yémen dans l'Océan indien jusqu'aux rivages atlantiques de la Mauritanie, qui possèdent la même langue officielle et, mis à part une très petite, ils sont tous musulmans. Et alors les citoyens des uns et des autres se posent la question de tenter de savoir pourquoi, d'un accord volontaire et commun ils ne parviennent pas à trouver une démarche ralliée pour contrer Israël. Si ce n'est pas sur le plan militaire, dans la guerre classique ou par les tirs à distance, où ils ne feront pas le poids, au moins dans celui de la sanction économique et commerciale.Evidemment comme tous les Etats éc?urés de la planète, qui ne comprennent pas cet horrible acharnement inhumain contre une population sans défense,les pays arabes dénoncent et condamnent aussi sans entreprendre aucune action énergique en même temps. Décider d'une action audible du point de vue de l'opinion internationale mais influente surtout par rapport aux niveaux des influences susceptibles de porter Israël à réfléchir. Certains Etats arabes détiennent des relations diplomatiques avec Israël et entretiennent avec lui des rapports commerciaux suivis et très profitables pour l'Etat hébreu, dont on ne se soucie pas de dénoncer et suspendre par mesure de révolte. D'autres flirtent avec des opérateurs sionistes à l'échelle supérieure de la coopération, dans les hautes sphères mondiales souvent occultes - des activités bancaires et financières. D'autres enfin, comme l'Algérie, sont dans une sorte ne neutralité «de facto», sans relations de rapprochement mais sans animosité aussi, sauf de faire comme tout le monde, de dénoncer quelque grave dépassement hébreu sur le plan militaire contre un intérêt arabe particulier ou une action sioniste de grande envergure sur la scène du monde, tentant d'entraver le bien être des arabes et des musulmans sur la planète monde.Non, le monde arabe, aujourd'hui, tel qu'il se présente sous toutes ses facettes, richissime en pétrole surtout, une vaste étendue de royaumes, d'émirats et de républiques, ne possède plus la ressource qui faisait sa force et son autonomie d'antan et qui était intimement liée à la réalité des deux grands blocs d'influence qui régentaient plus ou moins le monde, le bloc de l'Ouest autour de Washington et celui de l'Est parrainé par Moscou. Une partie du monde arabe était inféodée au modèle du libéralisme et une autre aux régimes de l'économie dirigiste, une situation qui concourait pourtant à une sorte d'équilibre de force qui lui donnait suffisamment de pouvoir afin de réussir à agir sur des situations désavantageuses, les redresser et souvent les gagner. Dans le temps, il suffisait de moins d'une réunion au sommet des Etats arabes membres pour décider d'une résolution contre un ennemi commun, sur un processus de sanction économique à prendre ou de boycott de quelques manifestations à envisager.En tout cas, jusqu'à l'approche de la chute du mur de Berlin, ce regroupement géopolitique avait une audience considérable dans les continents de par les liens historiques, ses possibilités financières, ses engagements révolutionnaires et ses grands acquis civilisationnels. La Ligue arabe était écoutée et suivie par de grandes capitales dans le monde, par Ankara, Téhéran, Djakarta, mais aussi La Havane, Santiago et Brasilia ; on avait confiance dans ses jugements et dans la justesse de ses décisions parce qu'en son sein, alors, ce n'était pas le poids de l'argent qui guidait les orientations générales, mais l'aspiration du juste dans l'intérêt de ses populations - à qui passerait-il dans la tête, à l'époque de Houari Boumediène, le roi Fayçal, Habib Bourguiba, Hafed El Assad, par exemple, que des Etats arabes courent après leur Président pour le mettre en taule, le pendre ou le lyncher avant de lui mettre une balle dans la tête 'La mondialisation, tellement rapide, tellement fracassante, a agi sur la planète de façon à ce que les pays les plus développés, et qui ne ratent jamais une évolution qualitative, ne se rendent presque pas comptent que des Russes achètent des clubs de foot européens huppés et des châteaux en Méditerranée et que les pays arabes reviennent à leurs destinées respectives particulières que du devenir de la Palestine. Israël a décidé porelle le confinement en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, telles des réserves infrahumaines, paradoxalement loin du regard des frères d'hier qui souhaitent alors que la Palestine «doit saisir désormais son rôle d'Etat libre et responsable», une façon d'insinuer qu'il ne faut plus trop compter comme avant. Moncef Marzouki a eu des conversations téléphoniques avec des dirigeants arabes dans le but de consulter en vue d'une conférence au sommet autour de la situation de Ghaza, en vérité il n'a contacté que les dirigeants du Maghreb et l'émir du Qatar. Oui, une énième conférence, mais pour discuter de la Palestine selon le langage d'un front de fermeté ou selon le discours du Qatar 'N. B.




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