Algérie

Les apiculteurs appréhendent l'avenir


Des apiculteurs de Boumerdès et d'autres wilayas du pays, qui participent à la Foire nationale du miel et des produits de la ruche abritée par la wilaya, ont avoué appréhender l'avenir à cause des impôts et autres contraintes rencontrées dans leur profession. "L'avenir de cette profession séculaire est quasi dépendant des services des impôts, qui sont appelés à effacer nécessairement les impôts dus des années passées, tout en limitant les nouveaux (impôts) aux seuls gains, pour qu'on puisse les régler", ont soutenu nombre d'apiculteurs dans une déclaration en marge de la 4e Foire nationale du miel et produits dérivés. Parmi les apiculteurs, Amar Sadour de Tizi Ouzou a estimé : "La non-affectation d'incitations fiscales aux apiculteurs, tout en leur imposant des taux annuels déraisonnables, n'encourage pas les producteurs à développer leur exploitation et à promouvoir leurs produits."Des apiculteurs ont exprimé le souhait que les services des impôts "comprennent les spécificités de notre profession dans l'imposition des taxes forfaitaires", citant notamment ceux qui pratiquent des petits métiers, tout en prenant en compte les périodes d'arrêt de travail en raison des intempéries ou autres problèmes exogènes. L'absence d'un cadre juridique pour l'organisation de la filière et l'exploitation des énormes opportunités disponibles à l'échelle nationale sont l'autre problème soulevé par les apiculteurs présents à cette foire, selon les échos recueillis. Un producteur de la région de Tighzirt (Tizi Ouzou), Akouilal M., a exposé nombre de contraintes qui constituent, selon lui, une entrave à la promotion de la filière, citant à ce propos, outre le problème de la commercialisation, "le retard accusé dans la réception des crédits destinés à la production du miel et dérivés", ainsi que "l'obligation faite aux apiculteurs de régler leurs factures dans une période inopportune", a-t-il déploré. M. AkouiIal a également abordé l'absence de statistiques et de données réelles sur la production de la filière, ainsi que l'usage anarchique des pesticides dans la lutte contre certaines maladies, comme la cochenille qui s'attaque aux feuilles d'eucalyptus et le Varroa destructor. Quant au président du conseil interprofessionnel de la filière apicole de la wilaya de Boumerdès, Bouchareb Fouad, il a mis le doigt sur l'usage anarchique des produits phytosanitaires, ajouté au problème d'absence de vétérinaires spécialisés et de laboratoires de contrôle et de la certification de la qualité du miel et des produits de la ruche. À cela s'ajoute "l'absence d'un statut particulier pour organiser la profession et faire la part entre l'apiculteur professionnel et l'amateur et, partant, contribuer à restituer la confiance entre le consommateur et le producteur qui est contraint de vendre son produit dans des lieux inadaptés (rues)", a-t-il souligné.
M. Bouchareb a également cité les difficultés liées à la réduction des surfaces forestières et végétales destinées à la transhumance des abeilles, outre la cherté des emplacements des ruches, qui sont louées entre 4 000 et 5 000 DA par mois.

APS
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