Algérie

Les APC sommées de récupérer les parkings



Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a sommé, hier, les maires à chercher d'autres sources de revenus pour optimiser leurs rentrées financières, notamment par la récupération de la gestion des «parkings» dans les grandes villes du pays. «Qu'est ce qui vous retient d'organiser ces parkings, dont le prix de location à la place varie entre 20 et 50 DA, alors que l'APC ne bénéficie d'aucun avantage?», s'est interrogé Yazid Zerhouni devant les maires, lors des travaux du cycle de formation organisé à Kasr El-Boukhari pour les P/APC. Pour le ministre, la récupération de la gestion des «parkings» des grandes villes est, non seulement une source de revenus mais permettrait la création de postes d'emploi. «Les communes sont appelées à bouger pour recouvrer leurs fiscalités au niveau local et assumer avec vigueur l'utilisation de ces ressources», a-t-il estimé tout en appelant les maires à assumer pleinement leurs responsabilités, rapporte l'APS. Yazid Zerhouni semblait s'adresser surtout aux maires des grandes villes du pays comme Alger, Annaba, Oran et Constantine où il existe, selon le ministre, «d'autres gisements de recettes» à récupérer. Ce n'est pas la première fois que le ministre somme les maires de récupérer la gestion des «parkings», puisque le département ministériel de Yazid Zerhouni avait, dès juin 2006, établi une circulaire ministérielle portant «mesures d'encadrement des activités de surveillance des parkings de voitures». La circulaire «définit les espaces à transformer en parkings et ceux à accorder par concession à des personnes qui doivent s'organiser en coopératives de surveillance de parkings». Les autorisations de gardiennage ne peuvent être délivrées, selon cette circulaire, que par le président de l'APC, notamment quand il s'agit d'espaces situés à l'intérieur de l'agglomération où quand il s'agit de voirie communale. Outre le paiement des redevances à la commune, le bénéficiaire doit être nommément désigné et son activité ne doit, en aucun cas, gêner l'usage normal de la dépendance domaniale. Pour délimiter les espaces concernés, la wilaya et les communes sont chargées d'identifier les terrains susceptibles d'accueillir des parkings, à travers un recensement d'espaces publics se prêtant à cet usage, conformément aux lois et règlements. Les espaces ainsi dégagés doivent faire l'objet d'un plan de gestion consistant à définir le nombre et la situation géographique des parkings à concéder aux bénéficiaires qui doivent, au préalable, s'organiser en coopératives de gardiennage de parkings, conformément au code civil. La commune délivre une autorisation de l'exercice de gardiennage sur la base d'un cahier des charges élaboré par la commune et signé par les deux parties. La coopérative doit s'acquitter d'une redevance au profit de la commune, calculée selon le nombre de véhicules, la situation et l'attraction du site, la possibilité de stationnement durant les heures de travail, etc. Concernant les éventuels bénéficiaires, la circulaire stipule clairement que la priorité dans l'octroi des autorisations doit être accordée aux jeunes chômeurs résidant dans le quartier où se situe le parking. La mise en application de ces nouvelles dispositions se fait toujours attendre. En janvier 2007, cette circulaire avait été adressée aux walis qui, de leur côté, l'ont transmise aux APC pour application, mais plus d'une année après ce document demeure dans les tiroirs des communes, laissant ainsi l'anarchie prendre de l'ampleur dans les grandes villes. Les communes avouent leur impuissance devant cette prolifération des «parkings à la matraque» gérés par des «gardiens» qui exercent en toute illégalité. Des incidents, parfois graves, sont enregistrés, quotidiennement, dans nos villes où ces «squatters» continuent d'imposer, avec la matraque, leur diktat dans nos rues. Le 1er juin 2006, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, chargé des Collectivités locales avait annoncé le lancement, à Alger, d'une opération pilote sur les activités de surveillance des parkings publics et des espaces de stationnement de véhicules. Vingt jours après, l'opération pilote qui s'inscrivait dans le cadre de l'application de la circulaire ministérielle, avait été lancée en grande pompe dans la capitale. Cette expérience avait concerné le repérage et le recensement de l'ensemble des parkings anarchiques en vue de leur régularisation. Le ministère espérait, à travers l'encadrement de cette activité, «prévenir certaines formes d'atteinte aux personnes et aux biens» mais surtout assurer un meilleur contrôle des recettes générées par cette activité. L'opération pilote devait ensuite être élargie aux autres grandes villes du pays, mais à ce jour aucune décision n'a été prise dans ce sens et tout le monde, sauf les automobilistes, semble trouver son compte dans cette «anarchie tolérée».


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