Les APC apprennent à organiser des spectacles artistiques La direction de la culture n'a plus le monopole à Tizi Ouzou

De notre correspondant à Tizi OuzouMalik Boumati

Tizi Ouzou, placette de l'ancienne mairie. Plusieurs jeunes investissent les lieux avec du matériel. Les passants regardent mais ne comprennent pas tout de suite. Les jeunes activant sous la banière de l'Office des établissements de jeunes (Odej), de la Ligue de wilaya des activités scientifiques et techniques de jeunes (Lwasj) et d'une association scientifique commencent à déballer des téléscopes. Les gens, grands et petits, femmes et hommes, commencent à montrer de l'intérêt. Ils s'approchent l'un après l'autre et regardent les jeunes installer leurs trois téléscopes. Selon des membres de cette «expédition», il s'agit d'une action entrant dans le cadre d'une caravane de l'astronomie qui permet aux gens, particulièrement les enfants, de s'initier un peu à cette science mais aussi de regarder la lune et certaines étoiles. Il est inutile de dire que l'affluence était importante, tant la ville de Tizi Ouzou n'offre pas de nombreuses opportunités de loisirs à ses habitants, ni à ses visiteurs. La caravane devait également passer par la nouvelle placette de Tizi Ouzou,
La placette de l'Olivier sise près de l'ancienne gare routière, et aussi par d'autres localités de la wilaya.
La placette de l'Olivier, inaugurée récemment, est devenue la nouvelle Mecque des familles de Tizi Ouzou, qui s'y rendent en soirée pour y papoter et profiter de la fraîcheur extérieure. Une placette qui n'a pourtant rien de spécial, à l'exception de quelques bancs. Mais le rush des familles est indescriptible et l'APC de Tizi Ouzou a décidé d'occuper un peu l'espace en y organisant des galas artistiques au profit des centaines de familles qui se rendent sur place. Des spectacles presque improvisés avec des artistes inconnus, mais qui offrent une bouffée d'oxygène aux présents. Pour cela, la municipalité a engagé une boîte privée pour la mise en place de la scène et de
la sonorisation.
De ce fait, les citoyens, hommes, femmes, enfants et personnes âgées qui font le déplacement vers cette nouvelle placette ont été agréablement surpris par ces activités culturelles nocturnes gratuites. Surtout que les spectacles des soirées ramadanesques que la direction de la culture a organisées cette année sont non seulement payants (300 dinars le billet) mais, en plus, ils se déroulent dans un espace fermé, la salle de spectacle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de la ville qui ne peut accueillir un grand nombre de personnes, le stade Oukil-Ramdane étant exclu cette année des soirées artistiques. En somme, pour les citoyens, particulièrement les familles, pourvu qu'il y ait activité, qu'importe le lieu et la qualité. Et cette placette nouvellement inaugurée a été une aubaine pour la mairie afin de mettre fin au monopole détenu jusque-là par la direction de la culture en matière d'organisation des soirées artistiques. Et selon des indiscrétions, la mairie entend même organiser des galas au stade Oukil-Ramdane durant ce mois de ramadhan. Cela explique peut-être «l'exclusion» des activités de la direction de la culture de cette enceinte sportive qui reste une propriété de la mairie de Tizi Ouzou. Et quand on sait que le président de l'APC est issu du RCD et que ce parti n'est pas en odeur de sainteté avec son ex-militant et cadre, en l'occurrence le directeur de la culture et de la Maison de la culture, il serait inutile de chercher les raisons de cette situation de deux entités publiques qui se tournent le dos. Il faudrait attendre la programmation de l'APC au stade Oukil-Ramdane pour savoir si le public de Tizi Ouzou ne sera pas la seule victime de cette gueguerre qui ne dit pas son nom. Entre temps, dans certaines
localités de la wilaya, particulièrement celles situées sur le littoral, la population et les rares estivants qui ont fait le déplacement durant ce mois de ramadhan profitent de certaines activités artistiques que les mairies organisent en collaboration avec le mouvement associatif local.
M. B.