Les antécédents d'une loi illogique

Le tirage au sort a été fatidique pour les MaliensC'est par tirage au sort que le deuxième qualifié du groupe «D» entre la Guinée et le Mali a été connu, hier, pour affronter le Ghana en quarts de finale de la CAN 2015, dimanche prochain.Une procédure rarissime en Coupe d'Afrique des nations de football,t qui s'est produite deux fois en 1972 et en 1988. Mais cette procédure n'était pas de mise lors de la dernière édition de 2013. Ce qui suscite aujourd'hui un vif débat aussi controversé que passionnant. Une chose est sûre: la CAF doit nécessairement revoir ses règlements et en particulier ce fameux article 74 qui pénalise bien l'équipe éliminée par ce procédé. L'article 74 stipule, entre autres, que s'agissant du départage des sélections à égalité de points «74.1: en cas d'égalité de points entre deux équipes, au terme des matchs de groupe, les équipes seront départagées selon les critères suivants dans l'ordre indiqué ci-dessous:74.1.1: le plus grand nombre de points obtenus lors de la rencontre entre les deux équipes concernées.74.1.2: la différence de buts sur l'ensemble des parties disputées dans le groupe.74.1.3: le plus grand nombre de buts marqués sur l'ensemble des matchs de groupe.74.1.4: un tirage au sort sera effectué par la commission d'organisation.Or, c'est justement ce dernier aliéna du règlement qui suscite les controverses aujourd'hui. Encore faut-il bien savoir que lors de la dernière CAN 2013, par exemple, en cas d'égalité parfaite entre plusieurs équipes, il était prévu qu'on écarte l'équipe/les équipes ayant reçu le plus de cartons jaunes et de cartons rouges. Si tel aurait été le cas aujourd'hui, au classement du fair-play, la sélection guinéenne aurait d'ailleurs été qualifiée pour les quarts de finale de cette CAN 2015. En effet, la Guinée a récolté seulement deux cartons jaunes contre six pour le Mali...N'empêche que ce tirage devait avoir lieu le soi-même, dans le stade de Malabo. Mais la Commission d'organisation de la Confédération africaine de football (CAF) a changé de lieu au dernier moment. Pour éviter, d'une part, une polémique, car Maliens et Guinéens étaient à ce-moment-là à Mongomo, à 170 kilomètres de Malabo, où ils disputaient leur rencontre décisive. Ce qui en effet aurait été étrange de décider du sort des Aigles et du Sily National, en leur absence. Et d'autre part, la minuscule salle de conférence de presse du stade de Malabo semblait peu adaptée à un événement qui suscite la polémique...Il est utile de rappeler que cette procédure du tirage au sort pour désigner le ou les qualifiés s'est déroulée à deux reprises deux fois en Coupe d'Afrique des nations: en 1972 et en 1988. Lors de la 8e édition au Cameroun (23 février-5 mars 1972), le Congo-Brazzaville a gagné sa place en demi-finale au tirage au sort. Les coéquipiers de François M'Pelé avaient le même nombre de points (trois) que les Marocains. La CAF a donc procédé à un tirage au sort favorable au Congo. Puis, lors de la 16e édition au Maroc (13-27 mars 1988). Là c'est l'Algérie qui passe au détriment de la Côte d'Ivoire par ce même procédé du tirage au sort. Les deus sélections avaient le même nombre de points (3). Depuis, bien évidement, il y a bien eu changement de règlement et c'est justement ce qui a été le cas lors de la dernier édition en 2013 en Afrique du Sud où le départage se faisait sur la base du «fair-play», soit à la différence des cartons jaunes... Alors, aujourd'hui, il faut bien sortir le carton «jaune» à la CAF...