Les années se suivent et se ressemblent

Après chaque dégât enregistré à la suite des mauvaises conditions météorologiques, les réunions se succèdent et chaque département tente de se justifier, jetant la responsabilité sur l'autre sans pour autant le désigner.Des commissions seront installées dans l'immédiat et des rapports détaillés seront exigés. Une fois les enquêtes ouvertes par les commissions terminées, elles seront fermées et archivées. Le comble est que ceux qui sont à l'origine d'une éventuelle négligence ou qui auraient failli à leurs missions ne sont jamais connus. Contrairement aux autres pays dont le train est déjà très loin du nôtre, aucun responsable ne présentera sa démission rien que pour le principe. Enfin, des nouvelles instructions seront données à ce que des rectifications soient immédiatement apportées. De nouveaux projets seront inscrits, approuvés et les appels d'offres seront rapidement publiés. Le choix des entreprises ou des entrepreneurs n'est jamais un handicap, les marchés seront attribués parfois avant même l'ouverture des plis. L'Etat débloque l'argent, pourvu que les villes soient protégées des inondations et c'est l'essentiel. La réception des travaux n'est pas également un problème, le fameux «service fait» sera apposé dans la majorité du temps sans aucune observation. Ceux qui parfois osent murmurer quelques mots sont rapidement réduits au silence par la hiérarchie, parfois par le maître de l'ouvrage. En vérité, ce n'est pas le travail mal fait qui a fait surgir quelques mécontents. Ils rentreront dans les rangs tout de suite après qu'ils soient invités à se joindre à la table d'un «couscous» bien garni. Ce n'est pas encore fini, l'année prochaine on parlera également de «lutte contre les inondations». Des projets seront également inscrits et des entreprises, parfois les mêmes, seront de nouveau sollicitées pour effectuer les mêmes travaux. Ce sera de même pour l'année prochaine alors que les années passent et se ressemblent.