Algérie - A la une

Les années chinoises !



Les années chinoises !
Bon marché - Les produits de la contrefaçon se vendent très bien et l'on comprend pourquoi une paire de baskets portant le sigle d'une grande marque est cédée à un prix dérisoire.
Les années quatre-vingt-dix apportent avec elles un large éventail de choix dans l'habillement... Les petits trabendistes, passeurs de cabas, finissent alors par disparaître écrasés par les barons des containers importés de Chine. L'ère de la contrefaçon débute à ce moment-là en Algérie avec l'étalage des plus prestigieuses marques à des prix imbattables. Libéralisme oblige, les bonnes vieilles Sonitex et Sonipec devenues Districh réduisent considérablement leur production avant de licencier leurs personnels et vendre leurs biens immobiliers. Dès lors, la Chine est omniprésente avec son prêt-à-porter et même ses ressortissants, qui ont ouvert des boutiques dans toutes les villes d'Algérie. Les produits de la contrefaçon se vendent très bien et l'on comprend pourquoi une paire de baskets portant le sigle d'une grande marque est cédée à un prix dérisoire. Bien sûr, cette économie parallèle échappant à tout contrôle, fait le bonheur des petites bourses, toutes astreintes au système D pour arriver à subvenir aux besoins vestimentaires des enfants. La friperie se porte bien. Le prêt-à-porter «made in China» aussi.Il y a les autres aussi, ces magasins de luxe qui ont pignon sur rue et dans les grands boulevards des villes algériennes. C'est une clientèle qui ne fait pas de calcul. Un costume vendu à près de 6 millions de centimes, un manteau pur cachemire à 4 millions, des chemises qui valent un smig la pièce' Et ça marche ! Omar, jeune patron d'une boutique de luxe, avoue s'en sortir malgré un loyer faramineux. «Paradoxalement, ma clientèle, contrairement aux idées reçues, n'est pas constituée de bourgeois mais d'étudiants, de petits fonctionnaires et même de jeunes chômeurs qui viennent s'offrir qui une paire de chaussures, qui un chandail à
5 000 dinars». Pour notre interlocuteur, les gens aisés, eux, s'habillent en Europe.
Le grand paradoxe, c'est la génération kangourou qui impose son goût aux plus jeunes et aux plus âgés (es), le kamis, lui, devient une tenue d'apparat, au moment où la défunte Sonitex cède le monopole aux vêtements fabriqués en Chine et, au bout du chemin, les Algériens s'habillent dans leur écrasante majorité à partir de la friperie, de la même façon' De la même contrefaçon.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)