Une association nationale en gestation ? Les écoles nationales des Cadets de la Révolution, dont les premiers éléments ont été regroupés en Tunisie durant la Guerre de libération nationale, ont cessé d’exister à l’orée des années 80. Rendus célèbres par le sigle ENCR, ces établissements ont produit des cadres de très haut niveau. Implantées à Tlemcen et Guelma pour le cycle pri-maire, Oran et Annaba pour l’enseignement technique, et dans la ville de Koléa, relevant à l’époque de la wilaya d’Alger puis Blida, ces écoles ont brusquement fermé leurs portes alors qu’elles étaient le vivier en cadres de l’Algérie indépendante. Contrairement à l’idée très répandue, ces écoles ne recueillaient pas uniquement les enfants de chouhada mais également ceux issus de couches très défavorisées. La plus célèbre de ces écoles reste, évidemment, l’ENCR de Koléa qui accueillait les élèves qui y achevaient leurs études secondaires, par l’obtention du baccalauréat pour les filières modernes ou le brevet de maîtrise pour le technique. Aujourd’hui, des dizaines d’anciens cadets de la Révolution sont des généraux-majors, des généraux et des colonels, pour ne citer que ces grades, et sont à la tête de régions militaires, de divisions ou de brigades au niveau des états-majors et des académies et écoles de l’Armée nationale populaire. Beaucoup d’entre eux n’ont pas eu la chance d’accéder au rang d’officiers mais ont été cette cheville ouvrière indispensable à toute institution. D’autres, par la force de l’âge, sont à la retraite. Des cadets qui avaient usé leur fond de culotte sur les bancs de ces écoles alors qu’ils ne dépassaient guère les 10 ans et même moins pour certains, et qui ont fini leur carrière généraux, colonels, directeurs d’armes ou responsables dans les rouages des différents états-majors. Beaucoup de cadets, malheureusement, n’ont pas eu la chance de continuer leur carrière ou d’apprécier une retraite méritée, car fauchés à la fleur de l’âge par les années sombres du terrorisme. C’est justement pour que ces enfants de l’Algérie, qui ont écrit les plus belles pages de l’Algérie indépendante et qui continuent de le faire, que les anciens ont songé à créer une organisation des anciens cadets, un espace où ils pourront se retrouver et être utiles à leur pays, à l’image d’autres organisations comme celles des enfants de chouhada ou encore celle des Anciens moudjahidine. C’est dans ce cadre que des concertations ont récemment eu lieu au niveau de la capitale, dans un lieu privé. La réunion informelle a regroupé 15 à 20 anciens cadets pour la rédaction et l’élaboration de documents, conformément aux lois et règlements, pour la délivrance des autorisations nécessaires. Il faut dire que des organisations non structurées existent partout dans les grandes villes du pays. Il ne s’agit, certes, que de regroupements primaires et amicaux qui réunissent d’anciens cadets qui habitent dans le même espace géographique restreint. Le but est, justement, après que les différentes autorisations et agréments seront obtenus, de regrouper ces cercles d’amis d’enfance en organisation nationale dûment agréée et opérant dans la transparence et dans un cadre organisé et réglementé. Il y a lieu de signaler que cette organisation n’est pas similaire à celle qui regroupe les retraités de l’ANP, car elle a vocation de regrouper les anciens cadets qui ont rejoint la vie civile après la fin de leurs études, les anciens enseignants qui étaient des civils, ainsi que les familles de cadets aujourd’hui disparus. C’est en tout cas ce qui ressort du site des anciens cadets, ouvert sut Internet. Contrairement à ce qu’il pourrait être rapporté, aucune candidature, proposition ou démarche n’a été faite pour donner une forme à cette organisation qui n’en est qu’au stade des démarches réglementaires pour débroussailler le terrain. Med Amine B.
Posté Le : 01/11/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com