Algérie

Les anciens appelés et les patriotes à l'honneur


Bouteflika l'avait promis en tout début du mois de mars dernier, à Sidi-Bel-Abbès, lors de son périple électoral, et le Conseil des ministres l'a entériné. Au cours de la réunion de mardi, le Conseil des ministres a examiné et adopté un projet d'ordonnance portant loi de finances complémentaire pour l'année 2009. Ce projet de texte législatif prend en charge, d'abord, une augmentation de près de 68 milliards de dinars au niveau des crédits de fonctionnement, qui passent ainsi de 2.593 à 2.661 milliards de dinars pour l'année en cours. Cette hausse est destinée, notamment, à la prise en charge des augmentations des bourses des étudiants et des stagiaires de la formation professionnelle, des besoins des trois prochaines rentrées scolaires, universitaire et de la formation professionnelle, y compris en encadrements pédagogiques.

 Rappelons que le président de la République avait annoncé qu'à partir de l'automne prochain, la bourse d'équipement annuelle aux stagiaires passera de 300 à 2.000 dinars et tous les stagiaires qui ne bénéficient pas déjà d'une bourse de formation professionnelle recevront désormais une bourse mensuelle de 500 dinars. Il avait annoncé également que les stagiaires du niveau supérieur de la formation professionnelle verront leurs bourses relevées d'un seuil de 50%. Et pour offrir plus d'opportunité aux stagiaires, il avait également promis que la prochaine loi de finances complémentaire inclura des dispositions fiscales en faveur des entreprises qui accueilleront les apprentis stagiaires.

 Cette augmentation des crédits de fonctionnement touchera également un secteur qui reste sensible en la personne des victimes du terrorisme parmi les éléments du Service national, ainsi qu'au relèvement de l'allocation mensuelle servie aux citoyens volontaires participant à la lutte contre le terrorisme. Une initiative à même de rassurer cette frange de la population qui s'est sentie quelque part «abandonnée» par l'Etat. Les patriotes, en premier, ont appelé à plus de considération des pouvoirs publics en dénonçant les conditions sociales difficiles que la plupart d'entre eux ont vécues. Au cours de ce Conseil des ministres, le chef de l'Etat a insisté sur l'aspect flou de la crise internationale et son impact sur l'économie nationale en affirmant que «la crise économique mondiale, dont les contours demeurent encore incertains, n'épargne pas notre pays, notamment au niveau de ses revenus tirés des hydrocarbures».

 Il invitera son exécutif à plus de rationalité et de rigueur dans la gestion des finances du pays, tout en gardant à l'esprit l'objectif premier du pays qui est celui de la reconstruction nationale, dont l'enjeu est «le décollage réel de notre développement économique et l'avenir du bien-être social de notre peuple».

 Le président de la République a également ordonné que l'exécution du programme d'équipements publics pour les cinq prochaines années soit conduite rationnellement. Il déclarera en substance que ce programme d'un minimum équivalent à 150 milliards de dollars aura comme priorités «la satisfaction des besoins de la population, notamment dans les domaines de la santé, de l'enseignement, de l'habitat, de l'eau et de l'énergie. Le développement des infrastructures sera également poursuivi».

 Pourtant, Abdelaziz Bouteflika profitera de l'occasion pour fustiger les retards pris par les grands projets structurants qu'a connus le pays. «Cependant, je tiens à ce que les projets à réaliser ne soient lancés qu'une fois maturés et dans les limites des capacités de réalisation, pour éviter les retards qui se conjuguent avec des tensions sur le budget public, en mettant donc, d'abord, l'accent sur la finalisation des chantiers en cours et sur le lancement maximal des études de projets, en veillant ensuite à lancer rationnellement les nouvelles réalisations», a précisé le Président.

 Le chef de l'Etat a aussi chargé le gouvernement de lutter contre l'excès dans les importations, sans pour autant remettre en cause les besoins du développement et de la population. Il a également évoqué le partenariat et l'investissement étrangers perçus comme «une nécessité pour notre pays dans la production de biens et de services». Enfin, le président de la République a de nouveau incité les ministres à lutter contre toutes les formes de fraudes et contre les atteintes aux deniers publics.


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