Algérie

Les analystes de l'International Crisis Group l'affirment :



Pour résoudre les crises sahéliennes, il ne suffira pas aux pays impliqués dans la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S) de fournir des armes et de l'argent. Pour atteindre ses objectifs, la force doit gagner la confiance des populations et des puissances régionales et obtenir leur soutien. Et à ce titre, le G5 et sa force armée devront aussi gagner la confiance de l'Algérie et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Ceci est la conviction de l'International Crisis Group, l'organisation transnationale basée à Bruxelles.La France a tout faux ' A suivre le raisonnement de l'International Crisis Group, il y a lieu de le croire. L'International Crisis Group, un de ces avis autorisés aux analyses les plus pertinentes qui soient sur les questions sécuritaires qui secouent le monde, a livré son point de vue sur l'initiative française matérialisée la semaine qui vient de s'écouler par un sommet réunissant autour d'Emmanuel Macron, à Paris, les Présidents du Mali, du Niger, du Tchad, de Mauritanie, du Burkina Faso, du président de la Commission de l'Union africaine, en présence également d'Angela Merkel, des chefs de la diplomatie d'Arabie Saoudite et des Emirats ainsi que celle de près d'une vingtaine de délégations. Une rencontre de haut niveau destinée, entre autres, à trouver les mécanismes pour rendre opérationnelle la Force conjointe du G5 Sahel, notamment son financement. Un «détail» qui semble avoir trouvé sa solution avec l'apport promis par l'Arabie Saoudite. Mais cela suffira-t-il pour venir à bout de ce «bourbier» qu'est la crise sécuritaire au Sahel ' Pas tant que cela si l'on doit se fier à l'analyse de l'International Crisis Group (ICG) dans son rapport publié mardi dernier, soit la veille du Sommet de Paris. «Dix mois après son lancement, la Force conjointe du G5 Sahel (FC-G5S), fruit de l'initiative de cinq pays du Sahel visant au règlement des conflits armés sahéliens, soulève de nombreuses questions et peine à trouver sa place dans la région», juge en préambule l'ICG qui estime cette Force conjointe «importante pour remédier à l'inquiétante instabilité dont souffre le Mali et plus largement le Sahel». Une force qui reste à construire et en même temps soulève «de nombreuses questions sans réponses quant à son financement, sa capacité opérationnelle, la coopération politique entre ses cinq membres et sa place dans un espace sahélien où se bousculent des initiatives militaires et diplomatiques parfois concurrentes». A partir de là , estime l'ICG, les promoteurs de la FC-G5S devront avoir à l'esprit que la construction de cette force, et plus largement le règlement des crises sahéliennes n'est pas uniquement une affaire d'armes et d'argent. Si l'on doit suivre cette analyse de l'organisation basée dans la capitale belge, «pour la France et l'Allemagne en particulier, le Sahel reste une région stratégique pour leurs intérêts économiques et politiques. Elle est surtout perçue comme une menace potentielle pour leur propre sécurité, et une source de migration et de terrorisme. Les Etats africains, quant à eux, ne font plus confiance à leurs propres organisations régionales et continentales pour garantir leur sécurité et expérimentent donc de nouvelles pistes en matière de défense collective». Voilà qui est clairement dit par des analystes qui ont la conviction que la FC-G5S n'atteindra son objectif que si elle parvient à isoler les groupes terroristes des communautés locales et des autres groupes armés, qui leur apportent actuellement du soutien, et puis last but not least, «le G5 et sa force armée devront aussi gagner la confiance de l'Algérie et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao)», assène l'International Crisis Group qui estime que, pour l'instant, les deux puissances régionales que sont l'Algérie et la Cedeao sont plutôt attachées au processus de Nouakchott regroupant onze pays d'Afrique de l'Ouest, du bassin du lac Tchad et du Maghreb et donc jugé plus inclusif. Aux yeux des Algériens et des Etats membres de la Cedeao, «ce processus est aussi plus légitime, car initié par l'Union africaine». Et à l'organisation internationale de conclure: «Faute d'une meilleure entente avec ces deux partenaires, la recherche de plus de cohésion régionale débouchera paradoxalement sur de nouvelles divisions entre voisins. De même, sa lente et difficile construction et les énergies qu'elle mobilise ne doivent pas faire oublier qu'un processus de paix est en cours et piétine au nord du Mali, et qu'il est à ce jour la seule solution politique à une crise qui, avant d'être militaire, est éminemment politique et sociale. En somme, la FC-G5S ne doit pas seulement être une façade qui cache une absence de vision politique.»


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