Les amis de la Saoura : «Favoriser le développement durable»

L'association des amis de la Saoura existe depuis Mai 1992. Son président, M Bendada un cadre de la DNC en retraite. Il  vient de prendre part au sommet sur les changements climatiques de Copenhague.  Il a une conscience aigue des problèmes de l'environnement dans cette région où les espaces oasiens ont une fragilité qu'il faut à  tout prix sauvegarder dans le cadre d'actions de développement durable.  Elle a déjà à  son actif de nombreuses actions comme l'existence depuis 1998 de cet arboretum qui présente les espèces végétales de la région menacés  à  l'exemple de l'arganier, de l'armoise blanche ou du pistachier de l'Atlas. L'opération est née de la collaboration avec le fonds canadien des initiatives locales. L'association porte aussi un intérêt pour les ksour désertés. Sur 98, il n'en reste que neuf. Faute de l'existence de techniques, elle n'a pas  pu mener  à  son terme la mise sur pied d'un musée des senteurs à  Taghit. Toutefois, le premier PPDR dans cette oasis enchanteresse va  permettre  de restaurer des peintures rupestres. Le dernier projet réussi dans l'oasis berbérophone d'Ouakda à  cinq kilomètres de la ville traduit les soucis des animateurs de  cette association. «Nous avons monté l'opération  d'un montant de 6 millions de dinars  en association avec l'union européenne et la wilaya de Bechar qui a assuré 20 % du financement» affirme M. Bendada qui déplore le blocage de l'APC. «La DAL de la wilaya a pris toutes les mesures pour mettre à  notre disposition une partie du cofinancement. Ce même jour, le 26 Octobre 2009, une lettre a été adressée au président de l'APC pour compléter le financement». «Le 30 décembre 2009, regrette- t-il, l'APC qui avait soumis l'instruction du wali à  délibération  a opposé un  incompréhensible  refus». Il a fallu recourir  à  des âmes charitables pour mener à  terme le projet qui a des retombées positives sur 3000 personnes. M Bendada est ulcéré. Il ne comprend nullement les mobiles de ce refus. «Comment des élus peuvent-ils s'opposer à  une subvention à  peine symbolique pour un projet de développement situé dans la commune de leurs électeurs et qui va dans le sens du renforcement des capacités des agriculteurs '» s'interroge t-il. L'action s'inscrit pourtant dans le cadre du programme ONG II préconisé  par l'UE avec l'aval des plus hautes autorités de l'Etat.  Il s'agit de faire bénéficier 20 personnes dont la moitié sont des jeunes, et 30 sont des femmes, d'un cheptel qui assurera la production de lait, de viande et de  fumier» nous explique M. Bendada. Dans un premier temps, une formation de base a été dispensée aux agriculteurs par des vacataires recrutés par l'association. Ils ont ensuite reçu  des engrais, des aliments de bétail. Après un avis d'appel d'offres des caprins ont été ramenés de Laghouat. Chaque éleveur a eu droit à  12 bêtes et un géniteur. L'association malgré la modicité de ses moyens œuvre pour l'émergence et l'encadrement des  initiatives locales.  Les bénéficiaires ont ainsi  désigné un chef de projet qui est l'unique interlocuteur des promoteurs du projet. L'efficacité ne saurait souffrir de trop d'improvisation et recommande d'être à  l'écoute de citoyens  impliqués et organisés.