Algérie

Les amis de la rampe louni arezki : le barde du xvie siècle à l'honneur Culture : les autres articles



Les amis de la rampe louni arezki : le barde du xvie siècle à l'honneur                                    Culture : les autres articles
En fait, le barde du XVIe siècle ne nous a jamais quittés. Il se décline à travers les innombrables poèmes chantés par une foultitude d'interprètes et qui ont réussi, avec bonheur, à traverser les siècles.
Sidi Lakhdar Benkhlouf est d'actualité parce qu'il est à l'honneur au Festival de la chanson chaâbie, qui débute samedi à Alger. En prélude à cet événement artistique, le palais El Minzah de La Casbah, à l'initiative de l'association les Amis de la rampe Louni Arezki, a donné le tempo, lundi dans la soirée, en allant à la rencontre de cet «esthète de génie du verbe dans la symbolique de l'invocation et de la foi». Benkhelouf, illustre barde, surnommé le «prince des poètes», a vu le jour à la fin du XVe siècle dans les montagnes du Dahra, près de Mostaganem, et s'est éteint au début du XVIIe siècle, à l'âge de 125 ans, après un parcours de légende.
Bendamache, commissaire du festival sus-cité et chercheur, a, dans sa conférence, dévoilé certains aspects méconnus du poète, maître du «chiir» el malhoun, notamment les autres vertus qui forgeaient sa personnalité : sage, guerrier transmetteur de messages, conseilleur et leader. Le poète, connu pour son 'uvre orientée vers le madih ennabaoui, ne s'est pas arrêté à cette variante de son immense répertoire. L'orateur l'a bien souligné, en précisant que Benkhlouf a magnifié presque tous les genres avec la même maestria. Pour l'histoire, Sidi Lakhdar fit, à l'âge de 50 ans, un grand voyage à Tlemcen pour accomplir un acte de dévotion à l'endroit de Sidi Boumediène, le Saint Patron de cette ville, d'où la légende d'El Amana ou le legs du saint savant à son illustre hôte. Avec la même ferveur spirituelle, il se rendit pendant l'été 1558, à l'âge de 78 ans, au mausolée de Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, le saint gardien d'Alger.
Un documentaire projeté a permis de percer encore davantage les secrets de la vie de ce magicien des mots, très proche de ses condisciples, en raison du langage simple et sans fioritures utilisé, l'arabe parlé. Les débats qui suivirent la conférence ont été riches. Les questions soulevées par les intervenants d'un haut niveau nous interpellent sur cet inestimable trésor immatériel qu'on doit jalousement préserver. Dans l'assistance, visiblement captée par le sujet, le maître de la musique arabo- andalouse, Sid Ahmed Serri, son alter ego, Nouredine Saoudi, et d'autres personnalités du monde artistique et lyrique, comme Mohamed Sahnoun, cheikh Namous, Mustapha Ayad, Amina Belouizdad, sans oublier l'écrivain Kaddour M'hamsadji, qui s'est beaucoup investi dans la recherche. Ses travaux sur La Casbah et ses vestiges en font foi. Un petit bémol, une sono capricieuse et une salle exiguë, alors que, comme l'a signalé un habitué des lieux, en face, les portes de l'ancienne médersa, qui est dotée de toutes les commodités, restent hermétiquement fermées. Quel gâchis !


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