Les Américains contre-attaquent ILS METTENT LES PRIX DU PETROLE SOUS SURVEILLANCE

Les Etats-Unis mettent sous pression l'économie algérienne qui a besoin d'un baril de pétrole à plus de 110 dollars pour assurer son équilibre budgétaire. Faut-il s'en inquiéter' Si l'on prend acte du poids de la première économie de la planète, il y a lieu de s'en méfier. Il vaut mieux éviter la tempête. A défaut, il faut laisser passer l'orage. Washington donne l'alerte et bat le rappel de ses traditionnels alliés (France, Grande-Bretagne...). Panique ou coup de bluff' Les cours de l'or noir qui sont en train de repartir à la hausse, 114 dollars en cours
d'échanges hier à Londres et plus de 95 dollars à New York, inquiètent les USA au point qu'ils envisagent de faire appel à leurs réserves stratégiques pour les faire baisser. «La Maison-Blanche a ressorti de ses dossiers un plan sur une éventuelle utilisation de ses réserves stratégiques de pétrole qui serait en mesure d'endiguer la montée des cours de l'or noir...», rapporte sur son site le quotidien français d'information économique et financière Les Echos relayant une information glanée le 16 août par Reuters. La France se dit prête à s'y associer. «Toutes les options sont étudiées» par Paris et Washington sur les moyens d'endiguer la montée des cours du pétrole, confirme l'Elysée. Les Américains se donnent environ deux semaines pour décider de la stratégie à mettre en oeuvre. «Le marché du pétrole sera surveillé avec attention au cours des semaines à venir de sorte que les responsables américains pourront tenter de savoir si les prix de l'essence pourront redescendre après le 3 septembre, jour férié en raison de la célébration du Labour Day (Fête du travail, Ndlr), comme c'est souvent le cas», poursuit la dépêche de l'agence de presse dont le siège social se trouve à New York. Les cours du brut qui se sont effondrés ont fortement progressé ces dernières semaines, portés d'une part par les craintes de mise à l'arrêt, momentané, d'une bonne partie des plates-formes en mer du Nord pour des raisons de maintenance et par les tensions géopolitiques qui risquent d'embraser le Moyen-Orient, d'autre part. Les cours de l'or noir avaient, en effet, chuté de près de 40 dollars à Londres en l'espace de trois mois et demi. Le Brent de la mer du Nord est passé de 128 dollars au début du mois de mars à moins de 90 dollars le 22 juin dernier pour atteindre son niveau le plus bas depuis un an et demi tandis qu'à New York, le brut léger texan qui flirtait avec la barre des 110 dollars avait végété un moment sous la barre des 80 dollars vers la fin du mois de juin. Le baril de Brent de la mer du Nord coté à Londres a depuis repris 24 dollars alors qu'à New York il regagne plus de 15 dollars. Cela a suffi pour que les Etats-Unis s'inquiètent et sortent la grosse artillerie.
Le recours aux réserves stratégiques peut-il inverser la tendance' Le précédent existe. Il est récent. Des informations concernant un éventuel recours par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis à leurs réserves stratégiques ont provoqué un recul de 4 dollars des cours de l'or noir le 15 mars 2012. «Les prix du baril ont lourdement trébuché après la diffusion d'informations de presse évoquant un accord de principe entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis pour mettre sur le marché des barils issus des stocks stratégiques», avait indiqué l'analyste du courtier Sucden Myrto Sokou.
Il faut rappeler que ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis envisagent de recourir à leurs réserves stratégiques pour éviter une flambée des cours du pétrole. «Nous étudions toutes les options. La question des réserves est l 'une d 'entre elles...Toutes les options doivent être mises sur la table», avait déclaré le secrétaire général de la Maison-Blanche, William Daley, qui s'était exprimé, le 6 mars 2011, sur la chaîne de télévision NBC. Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, n'avait pas exclu ce type d'initiative, «afin d 'atténuer les effets d 'une perturbation forte et prolongée», avait-il souligné. Est-ce un signe que les crises au Moyen-Orient et du nucléaire iranien vont monter d'un cran' Il y a en tous les cas de fortes probabilités pour que le marché pétrolier réagisse dans un sens ou dans un autre...