Algérie

Les ambitions de la Bourse d'Alger



Les ambitions de la Bourse d'Alger
La Bourse d'Alger est en pleine mutation et affiche clairement ses ambitions. Les différents accords signés avec plusieurs partenaires nationaux et étrangers augurent une transformation substantielle du marché financier algérien. En effet, après l'accord signé ente la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV) et Euronext Paris il y a une dizaine de jours, un autre accord sera signé avec la Bourse de Tunis en fin mai, a appris Le Financier de sources sures.L'annonce officielle de cette coopération devrait être faite lors du 2ème salon de la Bourse et des services financiers «Investia 2014» prévu du 22 au 24 mai 2014 à Tunis, indique la même source. Ce nouveau partenariat s'inscrit dans le cadre du programme de réforme des marchés de capitaux initié en mai 2011, à travers lequel l'Algérie cherche à augmenter le nombre d'introductions à la Bourse d'Alger. D'autres conventions de coopérations pourraient être signées à l'occasion dudit salon, notamment avec la Bourse de Casablanca (Maroc). Cette orientation régionale de la Bourse d'Alger correspond parfaitement à l'appel lancé il y a quelques jours par des universitaires et des experts en Finance qui ont souligné l'urgence d'«une union boursière maghrébine». Lors d'une journée d'étude à l'université de Boumerdès, des experts ont plaidé pour la création «dans les plus brefs délais» d'une Bourse maghrébine afin de faire face aux défis de la mondialisation. Alors que les spécialistes évoquent la nécessité d'une réforme en profondeur du marché financier algérien, le programme gouvernementale semble, pour sa part, comprendre cette dimension et s'inscrit même dans une vision plus expansionniste. C'est le cas de le dire puisque nos sources n'ont pas écarté la possibilité d'aller chiner les voies d'un partenariat avec une place africaine à l'instar de la Bourse régionale des valeurs mobilières d'Afrique de l'Ouest (BRVM). De plus, les quatre Bourses citées pourraient même signer des conventions de coopération multilatérales dans l'optique de dynamiser le marchés des valeurs africains. L'objectif de ces accords est de promouvoir la coopération entre ces places boursières africaines et d'accroître leurs échanges d'informations, d'expertises et de techniques du marché financier.************Chimère de nos finances '*************Selon certains observateurs, l'idée d'une Bourse régionale Afrique du Nord ou Maghreb n'est pas nouvelle. Mais les grandes disparités en matière de capitalisation rendent le projet impossible pour le moment. Il faut dire que les faibles capitalisations des Bourses maghrébines les rendent vulnérables face aux mutations internationales, notamment la crise financière qui a secoué toutes les places de la planète. La Bourse d'Alger est la plus faibles des places financières de l'Afrique du Nord. Le capital de la Bourse tunisienne est estimé à 65 milliards de dollars, celui de la Bourse marocaine à neuf (9) milliards de dollars, alors que celui de la Bourse d'Alger est à 200 millions de dollars seulement, avec six sociétés cotées. Parce que cette situation ne reflète pas l'aisance financière de l'Algérie, le Gouvernement tend à sensibiliser les entreprises à aller en Bourse, tout en leur garantissant un climat de sécurité favorable à l'ouverture du capital.Dans ce cadre, il y a lieu de rappeler que la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob) a lancé une formation de certification des professionnels du marché, une formation assurée par l'Institut d'économie douanière et fiscale (IEDF) et sanctionnée par une certification de la COSOB, permettant aux apprenants d'acquérir les connaissances minimales de l'environnement réglementaire, déontologique et technique dont doivent justifier les professionnels des activités de marché.Une autre convention a été signée jeudi passé avec l'Institut de la formation bancaire (IFB) pour former des cadres de banques assurant l'animation des points bourse au sein des agences bancaires. La formation est mise en place par la Cosob et l'IFB, avec l'appui de l'association des banques et établissements financiers (Abef).40 entreprises publiques en Bourse en 2015Les coopérations nationales et internationales ainsi que les cycles de formations constituent les bases de la réforme. Ceci permettra l'introduction des entreprises, à commencer par les établissements publics, censés donner le La. D'ailleurs, rappelons que le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a donné son feu vert à l'introduction en Bourse de dix entreprises publiques dont six cimenteries. Il s'agit de Cosider carrières, filiale du groupe de BTP Cosider, de la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR), de l'opérateur télécoms Mobilis ainsi que six cimenteries publiques et le Crédit populaire d'Algérie (CPA). Des sources ont déclaré que le CPA recherche un cabinet de conseil pour son introduction en Bourse. Toutes les autres entreprises concernées sont en train d'opérer les derniers réglages, multipliant audits et mises à niveau en plus des formations. Elles doivent choisir un accompagnateur, fixer le taux du capital à introduire en Bourse, présenter la notice d'information à la Cosob et constituer un syndicat de banques, avant de lancer la vente des actions.En somme, le gouvernement table sur l'introduction d'un total de 40 entreprises publiques d'ici la fin 2015. Il est envisagé d'introduire une deuxième vague dont Air Algérie, la Compagnie algérienne des assurances (CAAT), le distributeur pétrolier Naftal, la Banque nationale d'Algérie (BNA) et la Banque de développement local (BDL). Et c'est cette deuxième vague qui marquera la maturité de la place d'Alger, puisqu'il s'agit de secteurs dits de souveraineté. «Il faut que le climat soit sécurisé pour l'ouverture de capital de ce types d'entreprises qui couvrent des secteurs stratégique. Si on introduit une société comme Naftal, cela voudra surement dire que la Bourse d'Alger a atteint une maturité digne de ses ambitions», commentent plusieurs experts. Il faut dire que les opérateurs économiques privés sont encore réticents quant à l'entrée en Bourse, remettant en question l'aventure à la place d'Alger. Mais les analystes internationaux se veulent rassurant en misant sur la solidité financière du pays, puisque l'Algérie est sortie indemne de la crise financière de 2008 ainsi que l'instabilité sécuritaire qui a touché des pays de la région en 2011.




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