Les ambassadeurs français, américain et britannique à Oran

Une cérémonie collective de réconciliation et de mémoire a été organisée, hier, au cimetière américain situé au Petit Lac, à Oran, pour célébrer la journée de l'Armistice marquant la fin de la Première Guerre mondiale, il y a de cela 96 ans. Pour la commémoration de cette journée du 11 novembre, à laquelle ont pris part les autorités civiles et militaires locales algériennes, l'ambassadeur de France ainsi que ses collègues allemand, britannique et américain étaient accompagnés de leurs délégations militaires respectives.Chacun des représentants des cinq pays a déposé une gerbe de fleurs à la mémoire des soldats morts au combat, car la nécropole française comporte un carré musulman mais aussi un carré allemand. Parmi les invités, il y avait des élèves d'une école d'Oran et d'anciens combattants algériens de la Deuxième Guerre mondiale, auxquels un hommage particulier a été rendu. Le premier conflit mondial a fait 10 millions de morts militaires et autant de civils, dont des Algériens.«Je veux particulièrement mentionner les 175 000 soldats, sous-officiers et officiers algériens qui prirent une part déterminante à ce premier conflit mondial au cours duquel 26 000 d'entre eux perdirent la vie», a déclaré le diplomate français, pour qui la cérémonie qu'il a présidée commémore tous les morts, sans exception. «Tout au long du XXe siècle, il n'y a pas eu deux nations dans le monde qui se sont autant affrontées que nos deux pays (France et Allemagne), mais aujourd'hui nous pouvons mesurer le chemin parcouru grâce aux pères de la réconciliation, au premier rang desquels le chancelier allemand Adenauer et le général de Gaulle.»Le même désir de réconciliation est souhaité entre la France et l'Algérie. «Notre présence à tous est un symbole de paix et de réconciliation, car le message que nous adressons est universel», indique Bernard Emié, pour ensuite évoquer les conflits ultérieurs avec un clin d'?il à la guerre d'Algérie : «Puisque nous sommes en Algérie, permettez-moi, chers collègues, d'exprimer à Monsieur le wali, comme à tous les élus et autorités militaires algériennes ici présents, ma reconnaissance et ma satisfaction pour leur présence à nos côtés.Votre présence, Messieurs, donne un sens supplémentaire à cette cérémonie, 100 ans après le déclenchement du premier conflit mondial, 70 ans après les débarquements qui annonçaient la fin de la Deuxième Guerre mondiale, mais aussi 60 ans après le 1er Novembre qui marque le début de votre Guerre de Libération.»