Photo : S. Zoheir
Par Faouzia Ababsa
Nous sommes à moins de six mois des élections législatives et la classe politique n'en finit pas de s'emballer. Elle a commencé, en fait, à s'animer depuis que les projets de loi dits des réformes politiques ont atterri au Parlement. Les débats qui s'en sont suivis étaient caractérisés par des échanges de critiques et d'accusations. Cela n'a pourtant pas empêché les textes de passer comme une lettre à la poste, puisque aucun amendement de fond n'a été introduit. En attendant que les nouveaux partis aient le feu vert du département de Ould Kablia pour entrer en scène, ceux déjà existants affûtent leurs armes. Avec en point de mire la bataille pour les législatives. C'est à qui sera capable de mobiliser un électorat épuisé et usé par des promesses jamais tenues. En effet, les partis de l'Alliance présidentielle ne pourront se targuer d'avoir accompli des prouesses pendant l'exécution des deux programmes quinquennaux puisqu'ils ne leur appartiennent pas. L'Alliance a été, rappelons-le, créée pour appliquer un programme qui n'est pas le sien, mais celui du candidat Abdelaziz Bouteflika, qui a décidé de le mettre à exécution, les trois partis ne jouant que le rôle de l'exécutant. Il leur faudra donc beaucoup plus pour convaincre les 18 millions d'électeurs, peut-être plus, dont 35% se sont abstenus de se rendre aux urnes en 2007. Une sanction qui aura pour corollaire une Assemblée mal élue, voire manquant gravement de légitimité. Et une classe politique quasiment en décomposition, effritée. D'où le nécessaire jeu d'alliances et de compromis que devront mener les postulants à la majorité parlementaires. L'on se retrouverait devant trois pôles. Le premier constitué du RND et du FLN (ce dernier étant un front constitué de plusieurs courants, dont des islamistes), dit nationaliste, se réclamant des valeurs de Novembre et dont la vision de l'avenir de l'Algérie ne saurait être autrement que ce qu'ils voudraient qu'elle soit, c'est-à-dire ponctuée de conservatisme. Le second pôle pourrait être constitué de l'alliance PT/FFS. Ces deux partis partagent beaucoup de choses en commun, dont celle fondamentale qu'est l'Assemblée constituante souveraine.
Car même s'ils divergent sur la démarche pour certaines revendications démocratiques, il n'en demeure pas moins que les formations dirigées par Hanoune et Aït Ahmed, ne sauraient se tirer à boulets rouges, alors qu'ils ont fait de la Constituante leur cheval de bataille depuis leur création. Le troisième pôle, quant à lui, comprendrait les islamistes avec une coalition des partis comme le MSP, Ennahda et probablement la formation d'Abdelmadjid Menasra. Avec comme objectif principal l'obtention du même score que leurs homologues en Egypte, au Maroc et en Tunisie. Qui comptent faire des émules. Tout cela dans le but d'influer sur le prochain Parlement. Lequel sera une
Constituante qui ne dit pas son nom, chargée de se prononcer sur la future loi suprême du pays. Et dans laquelle chacun voudra voir ses propositions passer. En fait, c'est l'enjeu majeur des prochaines législatives.
F. A.
(Lire dossier en pages 2, 3 et 5)
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Posté Le : 26/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com