Algérie

Les Allemands s'intéressent aux entreprises algériennes



Un grand nombre de grandes entreprises allemandes affirment être intéressées par le programme algérien de privatisation et le ministère allemand de l'Economie organise des voyages au profit des patrons de PME pour les inciter à investir en Algérie. C'est le gouvernement de l'Etat fédéral qui le souligne par la voix de certains de ses responsables, rencontrés à Berlin.

«On est très intéressé par le programme de privatisation des entreprises algériennes, on a une grande expérience en la matière, après la chute du mur de Berlin, on a acheté des actions dans des entreprises publiques, il y en a qui n'ont pas marché, certes, mais beaucoup ont réussi,» nous a dit l'un d'entre eux, jeudi dernier.

13 chefs d'entreprises feront partie de la délégation qui accompagnera la chancelière, ces 16 et 17 juillet à Alger. Si une centaine de grandes entreprises allemandes sont déjà présentes en Algérie, celles petites (les PME) sont très frileuses à l'idée de l'être. Pour les convaincre -c'est du moins ce qui est affirmé du côté du gouvernement fédéral- des déplacements en Algérie sont programmés au profit de leurs patrons. «Le ministère de l'Economie a déjà financé un voyage, en février, en Algérie où des chefs de PME se sont déplacés pour voir ce qu'il en est des opportunités d'affaires et en fera un autre, en octobre prochain, ce qui prouve que la situation sécuritaire ne nous inquiète pas,» nous dit-on.

«Nous avons déjà un support et un engagement politique envers l'Algérie et la Méditerranée en général,» est-il indiqué. Mais «ça ne doit pas se limiter au secteur de l'énergie, nous encourageons les entreprises allemandes à aller au-delà, vers la formation, les secteurs industriels, la pétrochimie, les services qui sont très importants, la construction où le secteur est très prometteur,» est-il précisé. L'on affirme du côté du gouvernement allemand que «nos entreprises prennent très au sérieux le partenariat durable avec l'Algérie et avec le Maghreb en général, nous ne voulons pas seulement exporter mais nous voulons investir et créer des emplois.» Pour ce qui est, cependant, des accords à signer dans ces domaines, il est avoué que «ce n'est jamais clair, peut-être qu'on signera quelques accords durant la visite de Merkel, en tout cas, plusieurs dossiers seront prêts à être signés dans les mois à venir.» Berlin fait, par ailleurs, valoir le caractère européen de sa coopération avec le Sud. «Notre politique avec l'Algérie, nous la situons dans le contexte européen, dans l'Euromed, d'ailleurs, nous encourageons cette idée d'intégration maghrébine même si nous sommes parfaitement conscients des problèmes politiques et des sensibilités, de part et d'autre,» nous dit-on du côté du gouvernement fédéral. Non sans ajouter qu'«on n'a pas intérêt à diviser le Maghreb et à conquérir les pays, on est intéressé par une intégration du Sud, même si on sait qu'il y a des problèmes de frontières entre l'Algérie et le Maroc, on ne peut négliger ça mais nous aussi, nous avons eu beaucoup de guerres avant d'arriver à nous unir.»

Ce qui est sûr à leurs yeux c'est «qu'on ne s'érige pas en professeurs du Nord qui veulent vous dire: faites comme ça et pas comme ça, en tout cas ce n'est pas l'approche allemande.» L'énergie est un dossier qui revient dans toutes les discussions avec les responsables allemands. «On veut diversifier nos partenaires, on a un grand fournisseur -la Russie- comme tout bon mariage, on a des problèmes mais on se réconcilie,» estime l'un d'entre eux. Pour ces responsables «l'Algérie est un partenaire stable, ouvert avec qui nous avons de bonnes relations et avec lequel nous n'avons pas de passé qui pèse,» expliquent-ils avec cette allusion à la France. Ils laissent entendre que sur fond de négociation des questions énergétiques avec l'Algérie, l'Allemagne de Merkel voit grand. Ils font, en tout cas, savoir que l'Etat fédéral veut construire à Wilhelshaven, une ville située au nord du pays, un port pour le gaz liquéfié qui desservira toute l'Europe. C'est pour cela qu'il est souligné, à propos de l'éventuelle création d'une OPEP du gaz, qu'«on n'espère pas qu'il y ait une organisation hostile aux pays consommateurs.»





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