Algérie

Les Allemands ne croient pas trop au projet Desertec


Le gouvernement allemand est plutôt sceptique quant à la concrétisation de l'ambitieux projet Desertec. Du moins, c'est ce qui ressort des propos de Mme'Christina Wittek, directrice du département énergies renouvelables au ministère fédéral de l'Economie et de la Technologie. Il existerait, selon elle, de multiples contraintes qui pourraient freiner l'aboutissement de Desertec. Le mégaprojet, auquel participe le groupe algérien privé Cevital, prévoit la construction d'une mégacentrale solaire de plusieurs milliers de kilomètres carrés dans le désert africain pour produire environ 15% des besoins énergétiques européens. Mme'Wittek a souligné d'emblée qu'il s'agit d'« une initiative d'entreprises privées allemandes, suisses, espagnoles et algériennes ». « Le gouvernement allemand n'est pas impliqué et n'était pas informé. C'est un projet à caractère privé. On ne peut pas dire que l'Etat allemand soutient cette initiative, car pour le moment, il n'y a rien de concret », a-t-elle insisté au cours d'une conférence de presse animée en marge d'une rencontre sur le partenariat algéro-allemand dans le domaine des énergies renouvelables qui s'est tenue à l'hôtel El Djazaïr. « C'est une idée qui en est à ses débuts.Comme nous pensons à diversifier nos sources d'énergie, nous allons suivre son développement », a-t-elle ajouté. Selon elle, le problème du financement risque d'être un obstacle de taille pour la réalisation de ce projet, d'autant plus que le gouvernement allemand ne sera d'aucune aide sur cet aspect, a-t-elle encore noté. Le coût de Desertec a été évalué à 400'milliards d'euros. Outre le côté financier, ses initiateurs seront confrontés à des contraintes d'ordre juridique. Ils auront besoin de l'adhésion des autorités des pays concernés pour réaliser le projet en question et Mme Wittek semble croire que ce ne sera pas si facile que cela. « Après le désert algérien, il faut passer le câble à travers les Alpes italiennes avant d'arriver en Allemagne. Sur le plan juridique, on ne peut pas décider juste comme cela une telle opération », a-t-elle fait valoir. Mme'Wittek ne ferme pas totalement la porte en signifiant que ce projet pourrait être plus intéressant à très long terme' : « Actuellement, il y a une directive qui prévoit l'importation d'électricité à partir de la production d'énergie renouvelable en Afrique. Mais nous n'en sommes pas encore là. » Mme'Wittek, qui est venue en Algérie à la tête d'une délégation qui comprend les représentants de huit entreprises spécialisées dans les énergies renouvelables, a indiqué par ailleurs que l'obligation faite aux investisseurs étrangers d'avoir un partenaire algérien à hauteur de 51% pourrait « représenter un obstacle ».
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