Algérie

Les Algériens vont voyager avec 600 euros... un jour prochain Analyse éco : les autres articles



Les Algériens vont voyager avec 600 euros... un jour prochain                                    Analyse éco : les autres articles
Il existe de bonnes nouvelles en ce début de 2013 pour l'économie algérienne. La Cosob a donné son feu vert pour la cession à la bourse d'Alger d'une partie du capital de NCA Rouiba. La partie détenue par un fonds d'investissement africain. Cela signifie que ce fonds peut retirer sa mise d'Algérie, après avoir touché, sans doute, une plus-value récompensant sa prise de risque. C'est une bonne nouvelle pour l'investissement. La sortie par la bourse pour des non-résidents signifie la possibilité de rapatrier les capitaux engagés. Et le message pour les autres investisseurs étrangers en devient qu'il est possible de rentrer en Algérie en toute sécurité. Car, il est également possible d'en ressortir.
C'est une bonne nouvelle aussi pour les épargnants qui cherchent à diversifier leurs placements. Et pour la place financière d'Alger qui est restée en rade durant toute l'année 2012 après la très prometteuse entrée en Bourse du titre Alliance Assurance fin 2011. Il existe donc des raisons de se réjouir de la modernisation des modèles de financement des entreprises algériennes. Mais l'histoire n'est pas si belle que cela. Car cette bonne nouvelle a trois trimestres de retard. En contexte ordinaire, elle aurait dû tomber au plus tard au printemps dernier. Dédale procédurier. Passage de la ligne fortifiée de la Banque d'Algérie. La mise en 'uvre des réformes est, en Algérie, une plaie.
La bourse d'Alger devait recevoir une demi-douzaine de nouveaux titres dans l'année qui a suivi l'introduction de la première entreprise privée. Les choses n'ont pas le même sens lorsqu'elles se déroulent 18 à 24 mois plus tard. Car le cycle économique évolue pendant ce temps. Et la réponse projetée devient «sous-dimensionnée». Le temps qui s'écoule entre le moment de la prise de décision et celui de sa réalisation n'est jamais économiquement neutre. C'est sans doute pour cela que la nouvelle organisation patronale née à la fin de l'année dernière, union nationale des investisseurs, (UNI), a fait du raccourcissement du délai entre une décision d'investissement et sa mise en 'uvre son premier mot d'ordre.
D'autres «bonnes intentions» de 2013 feront sans doute de bonnes nouvelles seulement en 2014. Ainsi de l'augmentation de l'allocation touristique qui devrait permettre aux algériens de voyager dans la dignité et d'avoir beaucoup moins besoin de compléter leur pactole de voyage sur le marché parallèle des devises. L'idée vient de la banque d'Algérie. Faire passer de 15 000 dinars à 50 000 dinars ou 60 000 dinars le montant en monnaie nationale convertible pour voyager par citoyen et par année a beaucoup de bonnes conséquences. Il réduira une partie du stock considérable de dinars qui s'échange au noir.
Profitera à Air Algérie avec une possible hausse des voyages des nationaux à l'étranger, et bénéficiera à une insertion plus harmonieuse des Algériens dans un monde qui n'est pas que la France. Cela peut même être l'occasion de mettre en place le réseau de cambistes agréés, car leur marge peut enfin être revue à la hausse par la même occasion. Mais cette bonne intention deviendra peut-être une bonne nouvelle seulement au premier trimestre 2014. Pour des besoins électoralistes. Et sans doute aussi parce que personne, à la présidence de la république, se départira entre les implications. Bonnes et mauvaises. Environ trois milliards de dollars de change pour le peuple par an sur 200 milliards de dollars de réserve de change. Arbitrage politique en veilleuse.
Les projets de réforme vieillissent sur la route. Il en est ainsi de l'industrie de l'audiovisuel. Entre le projet de loi qui autorise l'audiovisuel privé et la naissance de la première chaîne de droit algérien, un temps indéterminé. Une misère de la gouvernance. Pendant laquelle les business-plans de ceux qui se sont jetés à l'eau dérivent sur un océan de dettes. L'ouverture ne sera plus la même en 2014. Des acteurs de la télévision privée auront trépassé. Comme Khalifa Bank. Et laisseront peut-être la place à un secteur audiovisuel dominé par les professionnels étrangers. Face à l'Unique. Le temps n'est pas un paramètre de la cosmologie économique souveraine en Algérie. Dans les grands projets comme dans les petits.
L'autoroute Est-Ouest n'est pas livrée en 2013, avec trois années de retard, mais personne ne veut se risquer à évaluer le préjudice. De même, la bonne intention du pôle technologique de Sidi Abdellah n'arrive pas à devenir une réalité dix ans plus tard. Et ce n'est jamais un problème financier. Juste une indifférence endémique au temps qui passe. Un conseil tout de même : ne pas faire son change de voyage au premier semestre 2013. Peut-être que la réforme de l'allocation touristique arrivera pour l'été. Histoire de démentir cette chronique.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)