Algérie

Les Algériens revivent!



Petit flash-back: l'an dernier à la même période la police faisait la chasse aux baigneurs! Tout le monde se souvient de la fameuse vidéo qui avait fait le «buzz» à l'époque, montrant un policier demandant à une famille de rentrer chez elle. «(Lahe Yahdik) (Que Dieu te montre le chemin de la sagesse, ndlr). Prends ta femme et rentre chez toi, on n'est pas là pour jouer à cache- cache», criait -il à travers le haut-parleur de son véhicule. Une petite anecdote qui résume à elle seule la situation que nous avions vécue durant les deux derniers étés. La canicule était la même qu'aujourd'hui, le soleil était tout aussi fort, sauf que nous étions coincés entre quatre mûres! Le Coronavirus était parmi nous.On vivait au rythme des vagues, mais pas... celles de la mer! C'était les «vagues» de cet ennemi invisible. Justement, la pire qui ait frappé l'Algérie, durant ces deux ans de guerre, on l'a connu l'été dernier avec le fameux variant Delta. Beaucoup de familles ont été endeuillées. Nombre de nos concitoyens sont décédés, que Dieu donne la paix à leurs âmes, après leurs atroces souffrances. Le virus frappait fort. L'oxygène venait à manquer. C'était la course aux concentrateurs et aux bouteilles de O2. Les images des ces jeunes faisant la queue pendant des heures pour espérer obtenir cet «air» qui allait sauver leurs proches resteront certainement gravées dans toutes les mémoires. Comme celle de ce jeune qui fond en larmes, en prenant dans ses bras sa bouteille vide, après qu'on lui ait annoncé que sa mère venait de décéder. De drame en drame. Ce qui a contraint les Hautes autorités du pays à revenir aux fameuses mesures contraignantes qui nous ont tant traumatisés. Ainsi, plages, restaurants et autres lieux de loisirs ont été fermés. Alors que le mercure avait atteint des cimes, les citoyens étaient obligés de rester chez eux. C'était la seule solution afin d'éviter de se tuer ou tuer l'un de ses proches. Certains faisaient quand même preuve d'inconscience en se rendant dans ces lieux publics. Néanmoins, ils étaient vite renvoyés par les forces de l'ordre, voire traqués comme de vulgaires malfrats. Une expérience des plus traumatisantes pour des Algériens qui faisaientt face à une nouvelle menace après être sortis, il y a deux décennies, de celle de la horde terroriste. Ce n'est peut- être pas comparable, mais c'est tout aussi choquant pour les esprits. Car, avec ce fameux virus, la mort nous guettait à chaque tournant. On ne pouvait faire confiance à personne de peur qu'il ne soit «infiltré». Un cauchemar que l'on pensait sans fin...
Le Ramadhan a montré la voie
Mais voilà que l'Omicron est passé par là! Au mois de février, ce nouveau variant a contaminé une bonne partie de la population, mais sans faire trop de dégâts. Les Algériens pouvaient dès lors retrouver le goût à la vie. Cela a commencé par le mois qu'ils affectionnent tant, à savoir le Ramadhan. Les belles «sahrate» étaient de retour. Tout comme les prières des «Tarawih» et les grands «ftour» en famille. On profitait de la vie qui s'était arrêtée pendant deux longues années. Néanmoins, malgré ce retour à une vie presque normale, la prudence était de mise. Le virus est toujours parmi nous. Il était au-dessus de leurs têtes comme une épée de Damoclès.
On craignait une nouvelle vague qui allait nous renvoyer à la case départ. Mais malgré le grand relâchement du Ramadhan, la tant crainte reprise épidémique n'a pas eu lieu. Pour autant, sommes -nous sortis de l'auberge' Les Algériens profitent du temps de retour du monde, afin de vaquer aux plaisirs de la vie. Dés que le soleil a pointé le bout de son nez, les lieux publics sont pris d'assaut. Seuls, en famille ou entre amis, tous sortaient, pour disent-ils, «respirer!». Une reprise qui s'est, toutefois, faite avec modération.
Tous attendaient l'été pour pouvoir prendre des vacances sans... «Corona». Certains rêvaient de rentrer au «bled» pour revoir leurs proches, d'autres prévoyaient de se marier ou de voyager alors qu'une bonne partie ne demandait que de pouvoir profiter des plaisirs de la plage et des soirées d'été, sans couvre-feu ni peur de ce «fichu» virus. Tous les regards étaient alors braqués sur les fameux bilans journaliers des contaminations à la Covid-19. Le Docteur Djamel Fourar est redevenu la «star» du moment. Les déclarations du porte-parole du Comité scientifique étaient «scrutées», analysées dans la tête de la fameuse déclaration de fin de «guerre».
Mais voilà que la mauvaise nouvelle arrive au début du mois de juillet. «Il y a une reprise épidémique. Il faut faire attention», annoncent les autorités sanitaires. Une nouvelle vague était là. «Est-ce que ce sera un tsunami'», se demandaient les Algériens. Le spectre du couvre-feu et autres mesures «anti-Covid 19» hantent les esprits. «On avait peur de cette nouvelle vague. En même temps,c'était celle de trop», soutient Lydia, une jeune mère de famille qui assure vouloir profiter de chaque jour sans «modération». Un état d'esprit que l'on trouve chez tous ses compatriotes.
«Sans modération»...
Les Algériens ont fait tomber les masques! Malgré les craintes de ce «fichu virus», ils ont décidé de ne pas céder à la panique. «Il n'est pas question que je me retrouve enfermé entre quatre mûres. Quitte à mourir», plaisante Amine, employé dans une multinationale. Ce jeune et ses amis ont décidé de rattraper le temps perdu. «C'est sortir chaque week-end avant de prendre les grandes vacances. Quoi que cela nous en coûtera», atteste celui qui dit s'être fait un malin plaisir à aller à Oran, destination en vogue actuellement. Mais lui c'était pendant les Jeux méditerranéns «J'ai pris un long week-end pour savourer un grand événement sportif organisé avec brio par mon pays dans une ville aux mille et une merveilles», rétorque celui qui dîne au moins deux fois par semaine au restaurant depuis le début de l'été. Ils sont nombreux à être dans le même état d'esprit. Malgré la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d'achat, les Algériens profitent avec plaisir des beaux jours, chacun selon ses moyens.
Par exemple à Alger, la promenade des Sablettes ou encore le front de mer de Bordj El Kiffan sont pleins de monde jusqu'à 2 h, voire 3 h du matin. Une bonne ambiance y règne. Tout comme au niveau des plages du pays qui sont toutes bondées de monde. Cela des premières heures du matin jusqu'à très tard le soir. Ni les loueurs de parasols, ni les parkingueurs, qui pointent de temps en temps le bout de leur nez, ne peuvent venir les perturber Les restaurants, pizzerias et autres fast-foods sont pris d'assaut par des jeunes et moins jeunes. Les «histoires de livret de famille» ne sont qu'un détail qui ne remet nullement en cause leur quiétude.
On voit des jeunes ou des familles se donner un malin plaisir à déguster un bon repas, avec de grands sourires et des rires. Certains de ces établissements de restauration organisent même des dîners dansants ou des soirées karaoké qui les mettent dans l'ambiance des fêtes de mariages qui leur ont tant manqué. D'ailleurs, en parlant de ces fêtes. Elles ont fait leur retour au grand bonheur des amateurs, dont certains y ont fait un abonnement pour tout l'été. Bref, tout cela pour dire que les Algériens ont repris goût à la vie. Ils savourent ces plaisirs simples mais qui leur ont tant manqué. C'est une autre façon de voir le bonheur...


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