Algérie

Les Algériens prêts pour la petite piqûre '



Alors que la campagne de vaccination a officiellement commencé en Europe, une étude a révélé que plus de la moitié des Français ne sont pas prêts à se faire vacciner, alors que les pays du nord du continent sont, selon les mêmes prévisions, en tête des populations les plus disponibles à recevoir la « dose », avec le Danemark notamment qui culmine à plus de 87%. Quand on connaît le niveau de développement d'un pays comme la France ainsi que l'esprit rationnel et la confiance absolue en la science qui vont avec, il y a de quoi s'interroger et peut-être bien s'inquiéter. L'interrogation d'abord : qu'est-ce qui a fait que les vérités scientifiques les plus inaccessibles aux gens ordinaires et les plus éloignées de leur quotidien soient si aisément intégrées alors qu'une promesse médicale qui va les sortir d'une effroyable crise en les mettant à l'abri d'une mort qui les guette partout et à chaque instant soit si problématique à accepter ' L'inquiétude ensuite que cela implique naturellement chez nous : puisqu'il n'y a eu aucune étude en la matière, posons quand même la question : à une semaine ou deux ? à en croire les déclarations officielles ? du début de la vaccination, dans quelles proportions les Algériens sont-ils disponibles à « tendre le bras » pour la petite piqûre 'Bien sûr, il y a d'autres sources d'inquiétude, dont la première, qui relève du bon sens, a trait aux capacités du dispositif sanitaire national à assurer une opération d'une telle ampleur, avec l'efficacité, l'assurance et... l'équité que cela implique. Avant d'en arriver là, il y a, évidemment, une étape importante à passer sans grands dommages : le choix du vaccin, son acquisition en temps voulu et sa répartition dans des conditions de conservation conformes au protocole scientifique. Si... avec ça, il faut aussi angoisser à l'idée que nos compatriotes ne sont pas vraiment faciles à... convaincre qu'un vaccin mis au point par de grands laboratoires pharmaceutiques mondialement connus et reconnus, ce n'est pas un... truc incertain auquel il faut croire ou ne pas croire, ça va être un peu plus pénible de voir le bout du tunnel avec cette saloperie de coronavirus ! Bien sûr, cette épreuve nous a enseigné que les pires certitudes peuvent être bousculées et le fait que la pays s'en sorte avec beaucoup moins de dégâts qu'on pouvait imaginer est un vrai miracle. Et s'agissant de miracles, il y a peut-être un autre à attendre. Dans un pays où la théorie du complot prend comme le feu dans la paille, où le discours officiel trouve rarement des oreilles attentives, où l'esprit scientifique est loin d'être une seconde nature, ce n'est pas évident que le vaccin soit envisagé comme un bonheur attendu... qui arrive. Mais n'est-ce pas qu'on n'arrête pas d'être surpris depuis quelque temps '
S. L.


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