Algérie

Les Algériens préfèrent aller à l'étranger



Les Algériens préfèrent aller à l'étranger
Comment se permettre de voyager pendant les vacances de fin d'année, quand on a été aussi sollicité ces derniers mois par une inflation qui s'est de nouveau emballée. Entre octobre 2013 et celui de 2014, l'indice des prix à la consommation a augmenté de plus de 6%, selon l'office national des statistiques (ONS). L'inflation a touché l'ensemble des produits de consommation ou presque (sauf les transports et la communication) avec 10% pour les produits alimentaires, et surtout 12% pour le groupe culture et loisirs. Sur les dix premiers mois de 2014, l'inflation a été plus maîtrisée ? 2,34% par rapport à la même période de 2013 ?, mais avec tout de même un indice de près de 8% pour le groupe des loisirs.Le porte-monnaie des ménages étant soumis à rude épreuve, ce sont les dépenses pour les vacances de fin d'année qui en pâtissent. Certains voyagistes déplorent une demande fébrile en dépit d'une offre existante. «Octobre, novembre, décembre, c'est une période hyper creuse pour nous. C'est la basse saison», observe Lyès Senoussi, patron d'une agence de voyages. Pour ce qui est des départs individuels, les agences en vendent toute l'année. En revanche, s'agissant des groupes, en ce moment «il n'y a pas de demande, mis à part celles des ?uvres sociales des entreprises publiques», précise notre interlocuteur. Il s'agit d'abord d'une question de moyens. Tous les Algériens ne peuvent pas se permettre d'aller deux fois en vacances durant l'année, en comptant celles d'été. A cela, il faut ajouter la cherté de la vie et le nouvel élément à prendre en compte, l'AADL. «Les gens préfèrent mettre de l'argent de côté pour payer leur logement», souligne M. Senoussi. Sans compter que pour la grande majorité, le réveillon du Nouvel an ressemble davantage à une fête religieuse que l'on passe en famille autour d'un bon repas. D'autant que le Nouvel an cette année côtoie une autre fête religieuse, celle du Mawlid Ennabaoui, prévue le 3 janvier. Destinations pharesSeul ou en famille, en Algérie ou ailleurs, quel que soit le choix des Algériens, cela n'empêche pas les voyagistes de concocter des offres spéciales de fin d'année. Certes, il y a ceux qui préfèrent partir seuls, et dans ce cas w, nous dit un voyagiste. Chez Air Algérie et Aigle Azur, les dernières places disponibles pour cette période se vendent très cher sur le vol Alger-Paris. Pour la dernière semaine de décembre (du 25 au 1er janvier), les billets se négocient à plus de 40 000 da pour la compagnie nationale et à plus de 400 euros pour sa concurrente française. Pour le reste des destinations à l'international, un quatuor sort du lot, à savoir la Turquie, Dubaï, la Tunisie et le Maroc. A un degré moindre, des destinations asiatiques à l'instar de l'Indonésie, de la Thaïlande et la Malaisie. Lyès Senoussi précise que Dubaï est de plus en plus visitée du fait que la météo y est plus agréable durant cette période de l'année. Il faudra débourser pas moins de148 000 DA pour une semaine dans l'Emirat, entre 110 000 da et 123 000 pour la Turquie, entre 69 000 et 110 000 da pour le Maroc et entre 85 000 et 115 000 da pour l'Egypte dans des hôtels 4 étoiles. La Tunisie reste la plus accessible avec des séjours à moins de30 000 da proposés par certaines agences.Quid de l'offre locale 'L'offre à l'international est autrement plus riche et plus agressive que la nationale. «Les gens choisissent l'étranger à cause du rapport qualité/prix. Nous n'avons rien ici. Quand on a de l'argent, on n'a pas où aller», déplore Lyès Senoussi.Dans la capitale, «il y a un manque d'infrastructures d'accueil. La demande est plus grande que l'offre, alors les gens se dirigent vers l'oranie», explique-t-il. L'une des offres locales se trouve du côté de Bouira, au sein du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT). Le directeur du centre, Smaïl Meziani, nous indique qu'avec une meilleure capacité d'accueil et l'ouverture de quatre unités (chalet du Kahf, l'auberge, l'hôtel Djurdjura et l'unité de Tikjda) d'une capacité totale de 500 lits «les clients sont nombreux» pour les vacances scolaires et de fin d'année.En prenant en compte le planning des réservations, «on est complet» grâce notamment à une majorité de clients qui viennent des autres wilayas du pays.M. Meziani reconnaît que la rentabilité du centre en cette période est très appréciable, «entre 40% et 60%», alors que la moyenne annuelle ne dépasse pas les 30% en raison des périodes creuses. Pour la soirée du Nouvel an, il faudra compter 9000 DA pour une table au sein des deux unités, Djurdjura et Tikjda, 7000 DA pour les unités secondaires. Pour ceux qui voudront y passer la nuit, les tarifs des chambres varient quant à eux entre 1800 da et 7000 da.




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