Zone de repli. Aux dernières nouvelles, les combats qui ont commencé samedi dernier pour le contrôle de la région d'Al Hilal, a l'Est de Benghazi près de la frontière tunisienne, se poursuivaient hier. Dans cette région se trouvent trois terminaux pétroliers dont le plus important de la Libye. Non loin de là, Ras Jédir, poste frontière avec la Tunisie, est sous contrôle du groupe armé «Fadjr libya». Plus au Sud, la Libye représente, pour les terroristes opérant au Sahel, une zone idéale de repli. Ils viennent se refaire une santé, s'approvisionner en carburant et en armes avant de repartir écumer la bande sahélienne jusqu'au Nord Mali. Vu d'Algérie, c'est l'état d'alerte maximum pour notre armée stationnée aux frontières Est et Sud. «Si la crise en Libye n'est pas résolue rapidement, de nombreux pays de la région seront déstabilisés» a lancé, lundi dernier, Mme Selassie, la représentante spéciale des Nations unies au Sahel, depuis Dakar où elle participait au Forum international pour la paix et la sécurité en Afrique. Les efforts de l'ONU pour engager un processus de paix en Libye ne semblent pas donner de résultats pour l'instant. Le chaos en Libye s'aggrave de jour en jour. Par extension, il retarde le processus de paix engagé par les Maliens à Alger. Un processus qui a connu plusieurs étapes alors qu'il est urgent, pour toute la région, qu'un accord intervienne au plus vite. Emboîtant le pas à Mme Selassie, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a, dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Jeune Afrique, déclaré que «tout le monde doit comprendre que l'heure de vérité approche» à propos de la crise au Sahel en général et du processus de paix au Mali en particulier. Interrogé sur la date butoir qu'il avait annoncée pour la conclusion d'un accord inter-malien en janvier prochain, Le Drian confirme et ajoute même: «Nous mettrons la pression nécessaire pour y parvenir.» L'enjeu vaut la peine car du règlement de la crise malienne dépend en grande partie celle du Sahel y compris le chaos qui règne en Libye. Pour le ministre français, «le Sud libyen est devenu le lieu de récupération, la station-service, le lieu de repos, de réorganisation, d'entraînement d'un certain nombre de groupes terroristes...Beaucoup d'acteurs sont là. La chasse aux terroristes (dans la région) mène toujours aux frontières de la Libye. Ce pays est dans le chaos», a-t-il précisé sur l'antenne de la radio française RFI. Ce qui explique l'installation par la France d'un poste militaire avancé pour stopper les terroristes dans leurs «promenades» entre la Libye et le Nord Mali. Il faut ajouter que la France avait déjà dû, par le passé, frapper du poing sur la table pour faire avancer le dossier malien. Les efforts de l'Algérie en vue de permettre aux Maliens de résoudre leurs problèmes ont été abordés par le ministre français. «Nous soutenons la médiation algérienne et souhaitons que d'un côté comme de l'autre on fasse les avancées nécessaires pour qu'enfin, après des années d'incompréhension, voire de combats, ce pays puisse retrouver la sérénité globale», a-t-il précisé à la même radio avant de réitérer la date butoir de janvier pour parvenir à un accord de paix. C'est dire que la situation à nos frontières est plus que critique. D'autant que le contexte économique marqué par le choc pétrolier vient compliquer la donne. Sans compter les autres signaux négatifs de certains milieux étrangers qui redoublent d'activisme contre nos intérêts. Face à ces multiples dangers, l'heure est au rassemblement des Algériens. A l'union. De tous les Algériens. Des partis politiques au simple citoyen. Les petites querelles strictement intérieures pourront reprendre une fois le danger écarté. Aucun Algérien n'a le droit de se tromper de cible. Il s'agit de la défense du pays. De menaces extérieures. «Haddari, Haddari!»
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Posté Le : 17/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com