Algérie

Les Algériens détenus à l'étranger livrés à eux-mêmes



Les Algériens détenus à l'étranger livrés à eux-mêmes
La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a rendu public, hier, un rapport détaillé sur les Algériens détenus à l'étranger et leurs insoutenables conditions d'incarcération.Les détenus algériens à l'étranger sont livrés à eux-mêmes. Dans un rapport rendu public sur le dossier de ces prisonniers, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) révèle l'ampleur du phénomène et le laisser-aller des autorités algériennes à l'égard de ces détenus. Faute d'accès à l'information, la LADDH ne donne par le nombre exact de détenus algériens présents sur les quatre continents, dispersés dans une quinzaine de pays. Néanmoins cette organisation des droits de l'homme tire la sonnette d'alarme sur les conditions inhumaines d'incarcération de ces détenus.Dans certains pays, ce sont les détenus eux-mêmes qui refusent de divulguer leur identité par crainte de se voir expulsés. Ils sont dans la plupart des cas des harraga qui se retrouvent en situation irrégulière. D'autres prisonniers sont victimes «du laxisme de l'Etat algérien» qui «ne porte que très rarement assistance à ces détenus», dénonce la LADDH.Cette dernière a décidé de prendre le dossier en main. En s'appuyant sur les déclarations des familles des détenus, et les rapports des ONG internationales, la LADDH a tenté d'établir des statistiques qui ne rendent pas tout à fait compte de la réalité de ces détenus. Ce sont les pays méditerranéens et ceux qui sont en rébellion qui comptent le plus grand nombre de détenus algériens.70% des charges retenues à leur égard demeurent «la présence illégale sur le territoire» ; 6% des détenus ont été accusés d'appartenance à un groupe terroriste ; 7% relèvent du trafic des stupéfiants. La LADDH fait également état de l'incarcération de 20 femmes parmi les 300 détenus recensés en Bulgarie. La France vient en tête de liste avec plus de 2000 détenus, suivie de l'Espagne et de la Belgique avec respectivement plus de 950 et 893 détenus algériens.En s'appuyant sur la déclaration de Maggie De Block, secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration, en Belgique, la LADDH fait état de 5000 détenus dans des centres fermés. Si dans les pays européens, la LADDH met en garde contre les conditions difficiles à l'intérieur des établissements carcéraux, dans d'autres pays, tels que la Libye, les Algériens risquent la peine capitale ou l'amputation de la main. Il est à souligner que 400 Algériens sont détenus en Libye. La LADDH interpelle le gouvernement algérien et son homologue marocain qui «se mure dans un silence inquiétant» sur le sort des 500 prisonniers au Maroc. Des détenus algériens se retrouvent également dans les pays en conflits, à savoir la Syrie qui compte 55 personnes. En Irak, il y a 32 prisonniers algériens, alors que les autorités algériennes ne reconnaissent que 11 détenus dans ce pays. L'un de ces détenus, Belhadi Ahmed Abdellah, a été exécuté dans ce pays le 7 octobre 2012. Huit autres attendent toujours leur exécution. Dix Algériens sont également incarcérés à Guantanamo «arbitrairement», estime la LADDH qui révèle que deux détenus, à savoir Djamel Saïd Ali Ameziane et Belkacem Bensayah, «ont été relâchés il y a 45 jours, sans pour autant savoir leur lieu de détention ou bien de garde en vue en Algérie».




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