Algérie

Les Algériens de France peu enthousiastes



Algérie. Pour un changement radical et une vie meilleure, une seule chose à faire : votez nombreux pour Aït Mokhtar Omar. Pour la rupture, la démocratie et un nouvel horizon. » Tel est le message envoyé sur les téléphones portables par ce candidat indépendant qui fait ses premières armes en politique. Paris : De notre bureau Si la manière de mobiliser paraît judicieuse, elle n?aura pas permis de convaincre les Algériens de France de l?utilité du vote. Dimanche 13h. Les bureaux du consulat d?Algérie à Jaurès étaient vides. Seuls quelques anciens émigrés finissaient de glisser leur enveloppe dans l?urne. Sous le regard enchanté des représentants des candidats. Ces derniers étaient plus nombreux que les votants. Pourquoi donc ce manque d?engouement ? « C?est probablement parce que les gens sont partis en week-end. Nous attendons le début de la semaine pour les voir venir en masse », tente d?expliquer un employé au seuil de la porte. Réalité ou v?u pieux, pour Omar Aït Mokhtar, candidat indépendant, soutenu par AHD 54, les raisons de ce désintérêt se trouvent ailleurs. « Les gens sont déçus par la politique. Ils ne voient rien changer depuis le vote massif de 1999. Aux marchés ou dans les salles de concerts où j?ai fait campagne, tout le monde me dit que ce sont toujours les mêmes qui règnent sur le destin du pays. Toujours le FLN. Ils m?ont dit aussi qu?ils sont blasés et qu?ils ne font plus confiance. » Pourtant, Omar Aït Mokhtar reconnaît que l?organisation était impeccable et que de gros efforts ont été accomplis par l?administration consulaire. « Contrairement aux élections précédentes où les autorités étaient pro FLN et RND, cette fois-ci tout se déroule dans la transparence et la neutralité. Tous les représentants des candidats surveillent à leur guise les urnes. La diversité électorale est enfin respectée. » Fraude ou pas, Nadjib, jeune Algérien de 28 ans, n?est pas allé voter. Il pense que cela ne sert à rien. « Je vois mon père voter depuis mon jeune âge. Malgré cela, il ne m?a jamais dit un jour que les choses s?amélioraient. Je pense qu?il le fait mécaniquement. Comme tous ces vieux émigrés qui estiment être redevables à leur pays ou qui craignent qu?on les bloque au niveau des aéroports ou ports algériens. » Nadjib, serveur dans un restaurant populaire de Belleville, pense plutôt aux élections législatives françaises. « C?est ici que je vis et c?est ici que je veux voir des députés agir pour moi et non pas en Algérie. Je ne vois pas leur utilité si ce n?est celui d?alourdir encore le budget de l?Etat. » Ce n?est pas le point de vue de Rafik Hassani, candidat du RCD de Saïd Sadi. Tout en reconnaissant le manque d?engouement à ces élections, il demeure néanmoins convaincu de l?importance du rôle des députés de l?émigration. « Il y a tant de problèmes juridiques, administratifs et autres qu?il faut résoudre. » Plaidant pour plus de députés de l?immigration, le candidat se réjouit du fait que le RCD soit le seul parti à revendiquer une représentation permanente. Il pense que « s?il n?y a pas de fraude massive, son parti a la chance de remporter les deux sièges ». Mais rien n?est joué, selon un sympathisant du FLN qui estime que, rénové et proche des préoccupations citoyennes, son parti va s?imposer à l?étranger et en Algérie. « Les Algériens ont vu que les autres formations politiques n?ont pas assez de moyens ni d?assises pour changer les choses et favoriser une politique d?ouverture. C?est pour cela qu?ils voteront en masse pour le FLN. » Et d?ajouter : « Le FLN a changé. Ce n?est plus le parti de caciques et de vieux d?antan. »


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)