Le collectif Free Algeria va inviter dans les prochaines semaines, en France, des animateurs du mouvement et des universitaires, pour animer des conférences et donner un plus grand écho aux aspirations des Algériens au changement.La libération de Fodil Boumala a été accueillie avec joie et soulagement sur la place de la République où se tenait, hier après-midi, le 53e rassemblement des Algériens de la région parisienne, en faveur du changement politique en Algérie. Les manifestants qui ont fait le déplacement, en dépit d'une pluie battante, se sont, néanmoins, montrés inquiets de la poursuite des arrestations. "Des gens sortent de prison et d'autres y entrent. Rien n'a changé. Ce pouvoir est incorrigible", dénonce Ali, un des fidèles de la place de la République.
Pour lui, la répression et la dépendance de la justice au pouvoir exécutif montrent que l'alternance prônée par le président Abdelmadjid Tebboune est une fiction. Le même sentiment est partagé par Faïza Menaï, du collectif Debout l'Algérie. Elle considère, en outre, qu'il serait faux de penser que le régime est prêt à lâcher du lest.
"La pression de la rue uniquement peut conduire le pouvoir à des concessions. C'est pour cela que le hirak doit se poursuivre", souligne un autre animateur du hirak en France. Réitérant le rôle de soutien et d'accompagnement de la diaspora, Djamel Limane, coordonnateur du collectif Free Algeria, estime, pour sa part, que les Algériens de l'étranger doivent penser à d'autres formes d'action, autres que les marches et les rassemblements, pour donner voix au hirak.
Free Algeria a, par exemple, pris l'initiative d'inviter en France des figures connues du mouvement ainsi que des universitaires, pour animer des conférences et faire écho à l'aspiration des Algériens au changement. Le collectif entend également figurer aux côtés des acteurs du changement en Algérie, en adoptant leurs initiatives, comme c'est le cas pour le Pacte pour l'alternance démocratique (PAD).
Djamel Limane affirme souscrire aussi complètement au manifeste du 22 février, lancé il y a une dizaine de jours par des personnalités de la société civile. Ce texte de référence, qui reprend les grands principes du hirak, a été diffusé sur les réseaux sociaux par beaucoup de militants de la diaspora. "Toutes les initiatives en faveur du changement sont bonnes à prendre. Je pense, cependant, qu'il faut arriver à s'entendre sur une ligne de conduite commune pour accélérer la transition", précise Djamel Limane.
"Nous devons nous montrer plus solidaires car le pouvoir n'a qu'une envie : se servir des divergences entre des représentants de la société civile et les partis politiques de l'opposition, inscrits dans le cadre du PAD, pour porter un coup au hirak et l'atomiser", avertit un compatriote, présent hier sur la place de la République, soulignant que les Algériens ont montré jusqu'à maintenant une solidarité exemplaire.
De Paris : Samia Lokmane-Khelil
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Posté Le : 02/03/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samia LOKMANE KHELIL
Source : www.liberte-algerie.com