Algérie

Les Algériens de France à l'écoute d'Alger



Fewzi Benhabib. Représentant du PLD Immigration : «Ce qui prime, c'est le fond démocratique»
- Deux rassemblements à  Paris pour une même cause, n'est-ce pas un signe de divergence ' 
Chez les démocrates il y a toujours des divergences, c'est tout à  fait normal qu'elles s'expriment, mais l'essentiel est que le socle des slogans et des mots d'ordre soit le même.
Nous voulons un changement démocratique et pacifique en Algérie. Je pense que les deux rassemblements ont quelques différences dans la forme d'organisation, mais ce qui prime c'est le fond démocratique.
Pour notre part, nous avons organisé notre rassemblement à  11h pour vivre dans un même battement de cœur le mouvement qui est en train de naître en Algérie.  
- Quelles suites allez-vous donner à  ce rassemblement '
Nous allons faire le point tout à  l'heure avec tous les organisateurs pour essayer d'aller plus loin, parce que nous en sommes convaincus, il ne s'agit pas uniquement de vouloir la fin du système, encore faut-il le réorganiser pour aller vers quelque chose de nouveau et cela va demander énormément de temps et d'écoute de la part de toutes les forces démocratiques.     Souad Baba Aïssa. Présidente de l'Association pour la laïcité en Algérie, membre de la CNCD France : «Etre au même moment avec nos frères en Algérie»   - La CNDC France, dont votre association est membre, a fixé son rassemblement à  11h. Y a-t-il une raison à  cela '
Nous avons fixé notre rassemblement à  11h parce que la Coordination nationale pour le changement démocratique en Algérie ayant  appelé à  une marche à  11h, il fallait que nous soyons au même moment, symboliquement, aux côtés de nos sœurs et nos frères algériens pour les soutenir. Nous savions qu'ils allaient àªtre face à  un pouvoir autoritaire et répressif et qu'ils avaient besoin de savoir que de l'autre côté de la Méditerranée, au même moment, on avait les yeux tournés vers eux.   - Pourquoi n'avez-vous pas fait jonction avec le second rassemblement '
En tant que forces démocratiques et laïques, nous ne pouvions pas àªtre dans un rassemblement dans lequel étaient également présentes des forces qui ont été les ennemis de la démocratie.   - A qui pensez-vous '
Je pense à  l'association Rached (association dirigée par des membres de l'ex-FIS présente sur les lieux mais non signataire de l'appel au rassemblement de 14h, ndlr). On ne peut pas àªtre avec des forces extrémistes et des forces qui sont antagoniques aux nôtres.   - Votre rassemblement a été algéro-algérien…
Nous avons tenu à  cette marque-là parce que nous pensons que pour le moment c'est aux Algériens qu'il appartient de prendre leur destin en main, mais rien n'empêche que par la suite on demande à  la solidarité internationale de venir nous rejoindre aussi, nous ne sommes pas fermés à  cette éventualité-là. Il y a longtemps que nous n'avons pas marché ensemble et nous tenons à  marquer le fait que c'est le peuple algérien qui marche.     Salma Boukir. Ancienne responsable du Satef à  Béjaïa : «Il faut compter avec nous»   «D'ici, on essaiera d'être les porte-voix de ceux qui se battent en Algérie, c'est tout. Que les Occidentaux apprennent à  compter jusqu'à trois parce que jusqu'à présent ils ont pensé, ils ont voulu nous faire croire qu'on a deux solutions : le régime intégriste ou le régime policier. On leur dit depuis des années qu'il y a une troisième voie qui est celle des démocrates. Ils ne nous ont jamais écoutés. On ne demande pas l'ingérence, on peut s'en sortir tout seuls. L'Afrique du Nord en général est un partenaire avec lequel il faudra compter et il faudra compter avec nous parce qu'ici, nous sommes une force de travail, nous avons la possibilité de voter aux élections françaises. Nous sommes quatre millions d'Algériens, ce sont des voix. Il faudra que dorénavant, en France ou ailleurs, qu'ils sachent et qu'on le leur fasse comprendre que nos voix iront à  ceux qui voudront nous écouter et écouter ce qui se passe dans nos pays. Nous n'appelons pas à  l'ingérence, encore une fois, mais nous appelons à  la solidarité internationale. On nous a tellement appris la fatalité, dit que le système, on ne peut pas s'en débarrasser tant il a gangrené l'Algérie. Nous on dit c'est possible, on va le prouver et pacifiquement. Laissons de côté nos querelles, laissons de côté nos divergences, ce qui nous importe c'est de nous unir pour nous débarrasser du système qui nous pourrit l'existence à  tous. On ne nous fera pas rentrer à  la maison, on ne nous fera pas croire que les Algériens ne peuvent pas se mettre ensemble. Il faut compter avec nous, sans distinction ni de religion, ni de culture, ni de partis politiques, ni d'opinion politique, nous sommes tous des Algériens et nous sommes pour une Algérie libre, démocratique et sociale.»Â Â Â     


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