Algérie

Les algériens conviés à élire aujourd'hui les assemblées locales La participation, seul enjeu



Les algériens conviés à élire aujourd'hui les assemblées locales                                    La participation, seul enjeu
C'est une bien particulière élection que l'Algérie vivra aujourd'hui : on est loin de la campagne de sensibilisation menée par le chef de l'Etat en personne pour une forte participation aux législatives de mai dernier.
Le spectre de la contagion du Printemps arabe semble s'être momentanément éloigné, mais pas celui d'un fort taux d'abstention. Même si le ministre de l'Intérieur table sur un taux tournant autour des 40%, la tiédeur de la campagne électorale pourrait lui jouer un sacré tour et jeter un sérieux discrédit sur les élections locales.
Mais, au-delà du taux de participation et des conditions de déroulement du scrutin, ce sont les enjeux véritables de cette consultation électorale qui nous interpellent. D'une part, l'on aura une idée un peu plus claire des grandes tendances qui se dessinent pour l'élection présidentielle de 2014. Le FLN, grand vainqueur des législatives, devrait conforter sa suprématie et demeurer, sans grande surprise, la première force politique du pays. Mais derrière, il y a du beau monde, et c'est là que tout devrait se jouer.
Le RND, ébranlé par une mini-crise interne, mais surtout du fait que son patron ne soit plus aux commandes de l'exécutif, tentera de limiter les dégâts et de se maintenir au contact du FLN. Il en sera autrement pour le MSP, qui semble avoir trop perdu depuis son passage dans l'opposition.
Lui et son 'alliance verte" sont dans le flou total, tout comme les autres formations islamistes. Pour eux, les élections locales constituent la dernière chance pour jauger leurs capacités à peser dans l'élection présidentielle de 2014.
À côté, de nouvelles formations devront montrer de quoi elles sont capables. Il en est de même pour le MPA de Amara Benyounès, qui se veut une alternative aux partis démocrates traditionnels.
Justement, pour ce qui est de ces derniers, le FFS et le RCD, tous deux engagés dans la course, le même scénario se répète inlassablement : les deux formations se tirent dans les pattes et se disputent le même électorat.
Il va sans dire que cette élection ne devrait pas apporter de changements notables, ni sur la configuration de la scène politique, encore moins sur le sort des communes.
Le code communal étant ce qu'il est, les prérogatives du maire sont extrêmement limitées et son rôle demeure quasi symbolique.
Pourtant, ce sont les maires qui doivent affronter la colère de la population. Rien que pour cette année, l'on a dénombré plus de 4 500 mouvements de protestation où les sièges des APC étaient la première cible des mécontents. En première ligne, figure l'éternel dossier des logements sociaux. Or, dans la réalité, ce ne sont pas les APC qui distribuent les logements, mais plutôt les daïras et les wilayas. Le rôle des APC se limite à récolter les demandes des citoyens et à afficher les listes de bénéficiaires. Ces dernières sont souvent contestées.
Même si le dossier du logement et, à un degré moindre, celui des lots de terrain à bâtir sont les plus en vue et demeurent, en réalité, en dehors du contrôle des APC, il existe bien d'autres domaines où les assemblées élues n'ont aucune prérogative.
Les taxes locales auraient pu générer des revenus conséquents aux communes, tout comme la possibilité de discuter des projets d'investissement.
Or, jusqu'à preuve du contraire, les mairies sont limitées à établir les papiers d'état civil et, parfois, à gérer les ordures ménagères et, souvent, à faire et refaire les trottoirs et autres jardins publics jouxtant les sièges des mairies.
Même pour ce qui est de l'entretien des routes et celui de la voirie, les mairies ont été dessaisies du dossier et les entreprises communales de travaux ont été dissoutes.
Que dire, alors, du rôle des APW, dont on a très peu parlé durant la campagne électorale ' Certaines, dans les grandes villes, essayent de débattre des grands projets de leurs wilayas respectives, mais sans avoir de larges prérogatives leur permettant de proposer des projets ou d'en refuser d'autres.
L'administration continue de contrôler tout et de décider de tout, alors que les assemblées élues restent confinées à un rôle de paravent, pour affronter la population et absorber sa colère.
A B


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