Algérie

Les Algériens attendaient "avec impatience" la lutte armée



contre le colonialisme français qui avait commis, depuis 1830, des milliers de génocides, a affirmé Alilat Larbi, militant de première heure de la cause nationale.
"Les Algériens étaient pressés pour prendre part à la lutte armée. Ils n'avaient peur de rien et, quand il y a eu le déclenchement de la guerre de libération, le 1er novembre 1954, il y avait de la joie dans les visages de la population", a témoigné, à la veille de la célébration du 57e anniversaire du déclenchement de la révolution de novembre 1954, ce patriote qui avait fait ses débuts au militantisme, dès les années 1940, au sein du PPA (Parti du peuple algérien, clandestin à l'époque), malgré son statut de fils de Caïd.
"Au sein du PPA et du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), nous militions pour faire la guerre et non pas la politique. Nous savions parfaitement qu'il n'y a que la lutte armée qui pourra faire sortir la France de notre pays", a-t-il encore affirmé dans un entretien à l'APS. Alilat Larbi, 89 ans, a tenu à rappeler que de 1830 à 1962, la France a commis des milliers de génocides. "Chaque jour que comporte l'année peut être un jour anniversaire d'un massacre, d'une enfumade, d'un crime contre l'humanité", a-t-il dit, relevant que "le peuple attendait cette date". "Il était pressé de rejoindre l'Armée de libération nationale (ALN). Les jeunes cherchaient le contact avec les responsables du Front de libération nationale (FLN) pour rejoindre la lutte armée. Ils voulaient mourir pour ce pays.", a-t-il ajouté, notant que la vallée de la Soummam et les montagnes qui les entouraient (Akfadou sud, Djurdjura sud, Bibans et Babors) étaient "absentes" le 1er novembre 1954 par le fait que la région était "rattachée politiquement au département de Constantine" et que Krim Belkacem "ne connaissait pas encore les militants de ce nous appelions la +petite Kabylie+".
La flamme était allumée et elle ne s'éteindra qu'à l'indépendance "Ce sont les vieux militants du mouvement national qui ont engagé notre région dans la guerre de libération. Ces initiateurs ne restèrent pas longtemps seuls, des jeunes accoururent pour les rejoindre. Ceux qui avaient une formation scout furent les plus remarqués et les plus admirés. Ils apportèrent à la jeune organisation un dynamisme admirable", a expliqué Alilat qui était chargé, après le déclenchement de la lutte armée, de procéder aux contacts pour le recrutement, dans les régions de la Soummam, de Constantine et de Médéa, des djounoud pour les maquis.
Ce membre du réseau el-Malik, groupe à l'origine de la récupération des manifestations du 11 décembre 1960, se rappelle, sans aucune défaillance mnémonique, qu'à partir du moment où le groupe du FLN pénétrait dans un village, il désignait un responsable chargé du recrutement des djounoud. "Nous fûmes confrontés à certaines difficultés, au courant de 1955, dans trois gros villages", a-t-il reconnu, soulignant que le commandant Kaci, de son vrai nom Hamaï Mohand Oukaci, a joué un "grand rôle", en sa qualité de chef de la Zone II, dans l'acheminement des armes pour la région.
"En 1956, il a acheté pour 30 millions de centimes des armes à Saint-Arnaud (El-Eulma) à un militaire français", a précisé Alilat qui avait fait, se souvient-il, des achats de fournitures de bureau pour la tenue, en 1956, du congrès de la Soummam, sans qu'il ne le sache. Cependant, il reconnaît, qu'au début de la révolution, "c'était du bricolage" en matière d'armement mais, a-t-il avoué, "la volonté du peuple de mourir pour l'indépendance surmontait toute difficulté et tout obstacle" qui s'y dressaient alors, relevant que "la flamme était allumée et elle ne s'éteindra qu'à l'indépendance". "Nous n'avons aucun mérite. Nous l'avons fait (la révolution) pour notre pays et pour nous-mêmes" car, a-t-il poursuivi, "il ne faut pas oublier que les Algériens, durant le colonialisme, vivaient dans une misère abominable".
L'écriture de l'histoire, pour lui, est du ressort des historiens qui "doivent aller dans le sens de la confrontation des faits, des témoignages et des propos". "Il faut que les acteurs racontent ce qu'ils ont vécu et non pas ce qu'ils ont entendu et laisser aux historiens de faire leur travail. Le moudjahid doit uniquement dire ce qu'il a fait ou à quoi il a assisté", a-t-il conclu, souhaitant que "le flambeau du souvenir soit passé à nos enfants et que nos enfants cultivent l'amitié de tous ceux qui, surtout parmi les Français, nous ont aidé pendant la guerre de libération".


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