Algérie

Les Algériens à la campagne



Demain donc démarre officiellement la campagne électorale. Les bureaux sont prêts, tout comme les affiches, les bulletins, les listes et les urnes, les rideaux et les tampons, voire même les résultats selon les opposants. Pourtant, Abdelaziz Bouteflika vient d?assurer tout le monde que le scrutin sera « transparent ». Combien de présidents algériens ont utilisé avant lui le même adjectif ? Tous. A l?inverse, combien de présidents désignés ont-ils perdu aux élections ? Aucun. Les taux de participation à plusieurs élections qui se sont déroulées sous le règne de Bouteflika ayant été honteusement gonflés, peut-on le croire ? Oui, peut-être, ces élections législatives n?engageant en rien le partage du pouvoir et elles peuvent très bien se dérouler dans la transparence. Les députés n?ont jamais rien pesé dans la décision, et quand ils ont par accident contesté un choix de l?exécutif, c?est pour se ressaisir immédiatement après. Le problème n?est pourtant pas là. Il suffit de voir la télévision pour avoir peur et réaliser que l?Algérie est encore très loin du libre débat démocratique. Dans la série de clips réalisés avec votre argent pour encourager les Algériens à voter, l?ENTV montre en boucle des jeunes et moins jeunes très enthousiastes, conscients que l?élection prochaine est la clé de la réussite. Pas un Algérien désintéressé ou opposé aux élections n?est montré, alors qu?il y en a des milliers. Pas un Algérien méfiant, tant est méfiant l?Algérien, n?est passé, même pour faire croire à la diversité. Bien sûr, l?ENTV n?est pas là pour décrire les vérités. Et là, on ne peut accuser la docilité des députés et des contre-pouvoirs en général ou l?absence de conscience politique des citoyens. L?ENTV, son discours, son message, son fonctionnement sont du ressort exclusif de l?exécutif et du président. Transparent ? C?est un mot. Les images parlent d?elles-mêmes.


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