Algérie

Les aides qui passent par la CNL rejetées IMBROGLIO AUTOUR DE L'INDEMNISATION DES SINISTRES À BEJAIA



L'indemnisation des sinistrés par le biais de la CNL (Caisse nationale du logement) fait courir le risque de perdre, à l'avenir, le droit de postuler au logement social ou aux autres subventions étatiques.La rumeur selon laquelle les sinistrés du séisme du 29 novembre dernier ayant bénéficié d'indemnisations financières n'auront pas le droit de postuler aux différents programmes de logements sociaux ou tout autre aide étatique a fait sortir dans la rue les concernées. Cette information que nous avons confirmée, hier, auprès du chef de daïra de Béjaïa se trouve être pour l'essentiel à l'origine du rassemblement de protestation initié avant-hier devant le siège de la wilaya. Les sinistrés ne veulent plus de ces indemnités et réclament un relogement. «Nous réclamons un relogement et non pas de l'argent».
Le fait de passer par la Caisse nationale du logement pour l'indemnisation fait courir le risque de perte de droit à vie pour une quelconque aide étatique. Cela est mal perçu par les bénéficiaires. Mais «cela entre dans le cadre de la réglementation», indiquait hier, le chef de daïra de Béjaïa précisant que «quelle que soit la nature juridique du logement (une propriété ou une location), ce qui intéresse, c'est le logement en question et non son occupant». Cette réglementation n'est pas du goût des sinistrés qui ont affiché un refus catégorique à la solution préconisée par les pouvoirs publics.
Laquelle solution consiste à l'indemnisation des sinistrés par le biais de la CNL (Caisse nationale du logement). Le gouvernement a, certes dégagé 120 milliards de centimes pour les indemnisations, mais le fait de passer par l'intermédiaire de la CNL, fait courir le risque aux bénéficiaires de ces aides financières de perdre, à l'avenir, le droit de postuler au logement social ou autre subvention étatique. «Je refuse de prendre le risque d'empocher 30 millions ou 15 millions de centimes pour être ensuite enregistré sur le fichier national du logement pour être privé du logement social», explique un sinistré. «Comment voulez-vous que j'accepte une indemnisation pour réparer un logement que j'ai loué chez un privé en prenant le risque de perdre mes droits de postuler comme tous les autres citoyens à un logement social», s'indigne un autre sinistré de la haute ville, ajoutant qu'il «court le risque de perdre ce même logement dès que son propriétaire le réclame».
Le cas de cet autre sinistré qui occupe deux pièces, relevant de l'enceinte d'une école primaire est à ce titre assez illustratif. «On m'indemnise pour réparer un bien public et je prends le risque de perdre le droit de postuler à un logement social», nous déclare-t-il. Une situation perplexe en somme qui laisse plus d'un sceptique.
D'un côté, il y a une réglementation que les pouvoirs publics se doivent d'appliquer et de l'autre, des sinistrés mécontents qui s'apprêtent à introduire des recours que la même réglementation autorise pour rejeter les aides et revendiquer un relogement qui garantisse tous les droits.
Dans certains quartiers de la ville de Béjaïa, des bâtiments construits durant l'époque coloniale pour une durée de vie de 20 ans, sont toujours occupés 50 ans après. Leurs occupants qui vivent, la peur au ventre, demandent présentement leur démolition pure et simple et la construction d'autres bâtiments site tout en acceptant un relogement provisoire.


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