Algérie

Les agriculteurs très inquiets



Cette année, même les plus âgés ne parviennent pas à expliquer ce qui arrive aux oliviers et à leurs fruits. Ils n'arrivent pas non plus à rassurer les agriculteurs qui s'inquiètent au plus haut niveau. De leur côté, les services agricoles gardent le silence tandis que l'olivier étouffe et suffoque. En effet, ces dernières semaines, les populations ne cachent plus leur inquiétude quant à la récolte oléicole de cette année. À vue d'oeil déjà, le fruit ne cache pas sa souffrance à cause des chaleurs insupportables qui continuent de sévir après avoir marqué tout l'été. Selon les agriculteurs, les graines commencent déjà à noircir mais ne se développent pas. Elles restent petites et commencent même à sécher, ces dernières semaines, faute de pluies. Même les arbres sont pâles avec leur feuillage qui jaunit faute d'eau.Aussi, selon les personnes âgées interrogées à travers la wilaya de Tizi Ouzou, la situation de l'olivier est critique. «L'olivier est le dernier arbre à succomber à la forte chaleur, car il est de nature résistant. Mais là, on voit que le feuillage a jauni. Ce qui signifie que la sécheresse et la chaleur finissent par avoir raison de cet arbre pourtant très coriace», affirme un vieil homme de la région de Fréha qui n'a pas caché son inquiétude. Pour beaucoup de personnes, il est tout à fait légitime de s'inquiéter car l'avenir de l'olivier est sérieusement menacé si les températures estivales continuent sur leur élan ascendant les prochaines années. «Quand, je regarde mes oliviers, j'ai mal au coeur. Je les vois souffrir sans pouvoir leur apporter secours parce qu'en fait, ce n'est pas le retard des pluies qui les fait souffrir autant mais c'est plutôt les températures caniculaires de ces dernières années», explique un autre propriétaire d'oliveraie.
Questionnés sur les moyens de protéger les arbres, nos interlocuteurs sont unanimes à dire qu'il n'y a visiblement rien à faire car la situation est due au changement climatique qui apporte plus de chaleur. «Depuis plus d'une vingtaine d'années, je prévoyais cela. Beaucoup d'arbres fruitiers ont commencé à montrer des signes de souffrance, il y a longtemps. Les pommiers, pruniers et surtout les grenadiers étaient les premiers à souffrir de la hausse des températures. Des années passèrent et les grenades commencèrent à disparaître. Aujourd'hui, ce fruit est presque insaisissable. Les grenades explosent de chaleur avant de mourir», explique un autre vieil homme de la région d'Ouaguenoun. Devant cette situation, aucune réaction n'est venue ni de la part des populations ni de la part des services concernés qui ont continué à observer la descente aux enfers de ces fruits. Puis, ce fut au tour des figuiers. «Les figuiers perdent leurs fruits qui tombent encore précoces. Ces dernières années, on voit de moins en moins de figues mûrir et encore moins de figues sèches», se plaint un citoyen habitué à commercialiser les figues sèches sur les marchés hebdomadaires de la wilaya. Ainsi, après les figues vient le tour des figues de Barbarie qui montrent désormais des signes d'essoufflement. «Depuis le mois de septembre, j'observe que même les cactus supportent de moins en moins la chaleur et le manque d'eau, alors que c'est un arbre qui peut vivre même dans le désert. Ce que j'observe m'inquiète vraiment. Que Dieu protège sa création. C'est tout ce que je peux vous dire», affirme avec amertume un vieil homme de Tademaït.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)