Algérie

Les agriculteurs dénoncent la mauvaise gestion



Annoncée comme exceptionnelle dans la wilaya, avec une production de 4 millions de quintaux enregistrée cette année, elle a démarré à un rythme qui ne répond pas à leurs attentes.Inquiets devant le peu d'engouement affiché par les 6 unités de transformation locales à réceptionner leur produit, ceux-ci ne cachent pas leur appréhension de voir l'essentiel de leur récolte refoulé par les usines. "Les files de camions et de tracteurs remplis de tomate fraîche s'allongent sur des kilomètres à l'extérieur de la plupart des conserveries sous un soleil de plomb. Les délais d'attente dépassent les 40 heures, c'est du jamais vu !", se plaint l'un des deux agriculteurs de la petite localité de Besbès, qui se sont adressés avant-hier à Liberté pour dénoncer cette situation désespérante.
Selon l'un d'eux, les conserveurs de la région auraient délibérément ralenti leur rythme de production, à l'instar de cette importante usine, dont les capacités dépassent les 2500 t/j, qui ne tourne bizarrement qu'avec une chaîne sur deux à ce moment crucial de l'année. Il citera cette autre unité de transformation, qui a carrément fermé ses portes pendant deux jours, la semaine dernière, et ces autres qui n'en sont qu'à 60% de leurs performances théoriques habituelles. Un ralentissement qui s'explique par les problèmes de financement qui se posent aux transformateurs, lesquels ne sont pas en mesure de s'acquitter des dettes qu'ils ont contractées auprès de la plupart des fellahs avec lesquels ils travaillent traditionnellement. "C'est à cause des banques, qui refusent de financer les frais de campagne.
À vrai dire, ce n'est pas nouveau, cela fait au moins quatre ou cinq ans que nous subissons les contrecoups des pratiques de financement, notre sort étant lié à celui de nos partenaires transformateurs. Nous avions pourtant cru sincèrement que cette saison agricole allait être la meilleure d'entre toutes, malgré les insuffisances matérielles, tout particulièrement le mildiou qui a infecté nos plants le mois dernier. Comme chacun peut le constater, la récolte a été abondante, mais voilà que les usines ont mis un frein à nos espoirs. À cette cadence, nous risquons de perdre le tiers, si ce n'est la moitié de notre production. En d'autres termes, nous allons à la faillite et au retour à l'importation du triple concentré frelaté, au détriment de la tomate bio locale", s'offusque notre interlocuteur. Ce cri d'alerte fait écho à celui qui a été lancé par le président l'UNPA, Abadlia Saci, à propos des agissements de l'une des banques pointées du doigt par les fellahs versés dans la filière tomate. Abadlia Saci estimait, en effet, que la politique de financement des campagnes agricoles devait être revue et corrigée. "L'Etat doit réexaminer au cas par cas la situation des conserveries en respect des engagements pris par le gouvernement pour relancer la filière et donner à l'agriculteur l'assurance que sa production sera absorbée et payée à temps par le conserveur, assuré quant à lui d'être financé par qui de droit dans les délais réglementaires", a notamment souhaité cet élu.
A. Allia


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