Algérie

Les agents de sécurité s'insurgent



Dans une lettre qu'ils ont remise au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ces agents dénoncent les conditions de travail dans lesquelles ils exercent et qui limitent leurs prestations à  l'intérieur de l'université. Ils rappellent leur revendication principale: le départ du conseillé de la sécurité à  l'université El Hadj Lakhdar pour «son manque d'expérience et ses décisions aléatoires qui n'ont fait qu'instaurer un climat de tension à  l'université, chose qui s'est répercutée sur l'étudiant surtout avec la multiplication des perturbations entre l'organe sécuritaire de l'université et les organisations estudiantines», lit-on dans le document. Les agents insurgés rejettent toute responsabilité au sujet de la dégradation de la situation sécuritaire à  l'intérieur du campus universitaire et des différentes facultés. Ils expliquent: «on est au nombre de 65 à  avoir le statut d'agent de sécurité qui doivent assurer la permanence journalière; 40 travaillent comme administrateurs dans différents bureaux, ce qui fait que seulement 25 agents occupent leurs postes réels. Ces 25 agents doivent assurer la sécurité de 37 000 étudiants», avisent-ils. Des représentants de ces plaignants, qui se sont déplacés dans notre bureau, nous ont expliqué qu'eux-mêmes se sentent en état d'insécurité, pris en otage dans des conflits d'intérêts entre des cadres de l'université et même des élus: «Ils s'organisent dans des clans où les organisations estudiantines sont impliquées, ce qui implique indirectement les étudiants qu'ils le veulent ou non, ils font recours au régionalisme en se constituant un bouclier de leurs proches, qu'ils placent dans des postes de responsabilité. Des universitaires qui aspirent au poste de directeur de l'université et autres extras à  l'université, des élus, députés et sénateurs, qui préparent les élections de 2012 à  partir de l'université». Le délégué général des étudiants a lui aussi dénoncé l'anarchie aux plans sécuritaire et administratif que subit l'université de Batna; dans une lettre adressée au wali de Batna, il dit: «La persistance de la crise de la grève des étudiants, la fermeture des portes du campus, la paralysie des études et le travail à  l'intérieur de l'université, la manière aléatoire avec laquelle les organes administratifs et sécuritaires ont traité la situation, les dépassements enregistrés lors de ces évènements où les étudiants ont été martelés, insultés et humiliés, tout cela ne fait que dire qu'on ne comprend toujours pas l'étudiant et qu'on est dans l'incapacité de prendre en charge ses revendications.»Â  Les représentants des agents de sécurités qui se sont exprimés sous couvert de l'anonymat, par peur de représailles, affirment encore: «On est toujours sous la menace des mutations ou même des suspensions, en plus des agressions dont on est victimes dans l'exercice de notre fonction.» A la fin, ils ont appelé les autorités supérieures de la tutelle et les autorités locales de la wilaya de Batna à  agir pour remédier au pourrissement qui perdure au sein de l'université de Batna.  

 


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