Algérie

Les agents de sécurité en colère



Les agents de sécurité en colère
Les protestataires exigent leur réintégration. Recrutés durant l'élection présidentielle d'avril 2009, ils ont été limogés sans préavis. Barricades de fortune, pneus enflammés, une colère dantesque. C'était hier devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou. A 11h, la rue menant vers la cité administrative et ses alentours était toujours bloquée par des agents de sécurité révoqués récemment sans aucun préavis.Ils reviennent à la charge pour réclamer leur réintégration dans leurs postes d'emploi. L'affaire remonte aux élections présidentielles d'avril 2009. Pour mieux encadrer cette échéance électorale, les autorités locales procèdent au renforcement du personnel en recrutant anarchiquement des dizaines de personnes. D'autres, embauchés depuis plusieurs mois, entre 1 année et 8 mois, et réquisitionnés durant la campagne électorale, n'ont même pas été payés a-t-on appris. Une première action de rue avait été déjà organisée il y a un mois. Les protestataires qui ont réussi à escalader sur le toit de la cité administrative ont menacé d'un suicide collectif si rien n'est fait pour régler leur problème. Près de 160 agents de sécurité sont concernés par ce licenciement abusif.Selon l'administration, ces derniers n'auraient pas fait l'objet d'enquête de d'habilitation. Suite au mouvement de protestation enclenché, près de la moitié des révoqués ont été réintégrés. Les autres maintiennent la pression dans le but de se faire entendre eux aussi. « Nous avons été embauchés durant la campagne électorale. Nous n'avons même perçu nos salaires, ni été déclarés à la sécurité sociale alors que nous détenons des attestations de travail dûment signées par le directeur de wilaya de l'administration locale (DAL). Nous avons trop attendu. La faute incombe avant tout aux autorités de wilaya. Il s'agit bien d'une faute administrative ». Les concernés par cette affaire, qui prend l'allure d'un véritable scandale, ne comprennent pas l'attitude des responsables de la wilaya. « Nous avons tenté vainement de rencontrer le DAL. On refuse de nous recevoir même un jour de visite. Nous avons tenté de prendre attache avec le cabinet du wali. On a été accueillis par des éléments de la Police judiciaire (BMPJ) », dit un membre du collectif des agents de sécurité limogés.Un jeune qui avait exercé au siège de la daïra intervient pour apporter son témoignage : « Ils nous ont fait appel le jour du vote avant de nous lâcher sans préavis. Nous avons toujours prôné le dialogue mais force est de constater que l'administration continue à faire la sourde oreille ». Selon nos interlocuteurs leurs dossiers ont été complétés et l'enquête des services de sécurité a été menée mais sans suite à ce jour. « Ce ne sont que des promesses sans lendemain. Cela fait deux mois qu'on est au chômage. Nous avons des familles à nourrir (') venez voir à la cité des fonctionnaires, on badigeonne même des murs en ruine en prévision de la visite du président de la République annoncée à grande pompe comme s'il ne nous manquait que çà. Mon seul espoir, c'était ce modeste poste d'emploi comme agent de sécurité. Que voulez-vous que je fasse à présent dans une wilaya perdue comme la nôtre. Nous sommes livrés à nous-mêmes », enrage un jeune protestataire affairé à allumer un autre pneu. Midi, la foule était toujours sur les lieux. Les agents de sécurité non réintégrés menacent de réinvestir la rue de nouveau si leur doléance n'est pas prise en charge.


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