Les agents de collecte en grève depuis 15 jours, la ville croule sous les ordures

La capitale de l'Est fait actuellement face à une énième «crise des ordures». Les déchets s'entassent dans les rues et les professionnels de la santé tirent la sonnette d'alarme. Et si les autorités locales font la sourde oreille et que toutes ces montagnes d'immondices défigurant le paysage ne les dérangent pas, la solution à ce problème récurrent semble lointaine.Avec la recrudescence des cas positifs de contamination au Covid-19 et l'appel à la vigilance mais surtout à l'hygiène, plusieurs entreprises chargées de la collecte des déchets ménagers au centre-ville et au Khroub sont en grève illimitée.
Ils sont 1 000 agents exerçant à l'entreprise Prop.Co à être en arrêt de travail depuis près de deux semaines, en raison du non-paiement de leurs créances de la part de l'APC de Constantine.
Une situation qui plonge l'entreprise dans une situation de crise financière sans précédent. À vrai dire, les dettes qui n'ont pas été honorées par Prop.Co envers des microentreprises, créées dans le cadre de l'Ansej, une vingtaine environ, qui travaillent en sous-traitance, ne peuvent plus assurer leur tâche.
L'Epic Prop.Co a vu ainsi ses dettes accumulées depuis quelques années. Pour cela, les responsables de cette entreprise communale subventionnée à coûts de milliards dénoncent l'absence d'octroi de la prime de pandémie, ainsi que d'autres impayées depuis des années.
«Tout cela se passe avec un directeur intérimaire, dans une conjoncture très spéciale», affirment les grévistes qui exigent la satisfaction de leurs doléances socioprofessionnelles, dont certains points perdurent depuis longtemps. Ils sont unanimes à dénoncer la gestion anarchique de l'administration et parmi leurs revendications, le manque d'équipements nécessaires pour s'acquitter de leurs missions, tels que les uniformes de protection. Ils revendiquent également la revalorisation de la prime de transport fixée à 200 DA. Demandant de prendre attache directement avec le premier responsable de la wilaya, les protestataires ont refusé l'intervention du SG de la commune, considérant que ce dernier n'était pas en mesure de dialoguer avec eux sur des points qui dépassent ses prérogatives.
De son côté, le P/APC continue de briller par son absence, et ce, depuis le déclenchement de la grève qui bouclera bientôt ses neuf jours.
Une indifférence du P/APC incompréhensible, d'autant plus qu'il est président du conseil d'administration de cette entreprise (Epic communal).
La situation risque de dégénérer, surtout que plusieurs citoyens habitant les quartiers de Bab-El-Kantara sont touchés comme celui des Frères-Abba. Ceux de Laboum, Sidi-Mabrouk ont procédé mercredi à la fermeture de l'entrée de leurs cités à l'aide de bacs-poubelle.
Face à cette contestation, les responsables de l'APC ont décidé de réquisitionner plusieurs entreprises publiques communales, comme l'Entreprise publique communale d'aménagement et d'entretien des espaces verts (Edevco), afin de procéder à l'enlèvement des déchets ménagers avant la fête de l'Aïd, indique un communiqué rendu public.
Ilhem Tir