Algérie

Les agences réclament des fonds d'urgence pour assister plus de 150 000 réfugiés maliens



Les agences réclament des fonds d'urgence pour assister plus de 150 000 réfugiés maliens
Plus de 150 000 réfugiés maliens installés dans des camps en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger, ont besoin d'une assistance humanitaire urgente, ont affirmé les agences onusiennes HCR et PAM, appelant à une mobilisation internationale pour recueillir des fonds.«Plus de 150 000 Maliens, qui vivent dans trois Etats voisins, ont besoin d'assistance, ont déclaré le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un communiqué commun publié à Nouakchott. Il y a «un besoin urgent de fonds pour poursuivre l'assistance vitale aux réfugiés maliens», ont-ils lancé. «Les réfugiés maliens sont en train d'être oubliés avec la prolifération des crises humanitaires ailleurs dans le monde», a estimé Valentin Tapsoba, coordinateur régional du HCR sur la crise au Mali, cité dans le communiqué. «Nous appelons urgemment les donateurs à nous aider à continuer à nourrir ces réfugiés et à leur procurer des abris, ainsi que de permettre à leurs enfants de continuer d'aller à l'école dans nos camps et d'avoir également accès aux services de santé de base», ajoute M. Tapsoba. «Nos efforts collectifs ont permis de sauver la vie de nombreux enfants réfugiés. Cependant, sans une assistance régulière», ces efforts risquent d'être compromis, dit Mme Denise Brown, directrice régionale du PAM pour l'Afrique de l'Ouest. Le coordinateur des organisations humanitaires au Mali, David Gressly, a récemment expliqué que «les contraintes opérationnelles auxquelles les organisations humanitaires sont confrontées sont liées à l'accès limité à certaines zones comme Kidal et à l'insuffisance des ressources financières». Début 2012, le Mali a connu une crise politico-militaire de 18 mois, marquée notamment par un coup d'Etat militaire et l'occupation des régions du nord du pays par des groupes armés liés au réseau terroriste Al-Qaïda, avant d'en être chassés à partir de janvier 2013 grâce à une intervention militaire internationale, toujours en cours. Depuis 2012, les contributions ont permis d'assister les réfugiés maliens, installés notamment dans des camps en Mauritanie, au Burkina Faso et au Niger. Et en 2013, elles «ont été essentielles dans l'amélioration des conditions de vie des réfugiés», selon les deux agences onusiennes. Durant la même année, «les rations alimentaires ont été distribuées de façon régulière» à près de 152 000 personnes dans ces trois pays (33 800 au Burkina Faso, 68 000 réfugiés en Mauritanie et 50 000 réfugiés au Niger). Le HCR avait alors reçu 70% des fonds demandés (101 millions de dollars) et le PAM, 46% (26 millions de dollars). Pour 2014, les besoins pour assister les réfugiés et déplacés internes maliens sont estimés à 130 millions de dollars pour le HCR et 36 millions de dollars pour le PAM. Mais jusqu'à mardi, le HCR n'avait reçu que 2,4 millions de dollars (moins de 2% du total) et le PAM, 4 millions de dollars (environ 11% du total). «Sans un appui financier additionnel», les deux agences onusiennes «craignent que les progrès accomplis l'année dernière ne soient vains». Début février, des agences de l'ONU ont lancé un plan pour recueillir 2 milliards de dollars en 2014 pour répondre aux besoins humanitaires de neuf pays du Sahel dont la Mauritanie et le Mali. Dans un bulletin sur la situation humanitaire au Mali diffusé fin février, le bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) a fait état de 170 000 Maliens toujours réfugiés à l'étranger et de 199 000 déplacés internes dans le pays. Il évoque aussi 196 000 personnes retournées à Gao et Tombouctou, deux des trois régions du nord du Mali ayant été occupées par les groupes armés en 2012. S'agissant de la crise alimentaire et nutritionnelle, notamment dans le sud du pays, la situation reste préoccupante, le taux de malnutrition aiguë global (MAG) étant de 8,6% dans la région, le seuil d'alerte de l'OMS est fixé à 10%, a encore révélé M. Gressly, s'alarmant que «660.000 enfants de moins de 5 ans sont en risque de malnutrition aiguë». Selon lui, l'idéal est de mettre en place un plan de réponse stratégique d'une durée de trois ans (2014-2016) pour mieux prévenir les crises et apporter des solutions durables aux défis humanitaires du sahel y compris du Mali. Ce plan sera intégré dans une stratégie régionale, a-t-il conclu.




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