Algérie

Les affaires Sonatrach 1 et autoroute Est-Ouest rouvertes



Les deux scandales qui ont éclaboussé les arcanes du pouvoir sous Abdelaziz Bouteflika, à savoir l'affaire Sonatrach 1 et celle de l'autoroute Est-Ouest, reviennent de nouveau au-devant de l'actualité judiciaire.En effet, le tribunal criminel d'Alger devra réexaminer, sur demande la Cour suprême, ces deux affaires au début de l'année prochaine. Le dossier relatif à l'autoroute Est-Ouest est programmé pour le 21 janvier et celui relatif à Sonatrach 1 est prévu pour le 17 février 2021.
Le jugement de ces deux affaires dans lesquelles sont impliqués des ministres et des responsables proches d'Abdelaziz Bouteflika n'ont pas révélé tous leurs secrets. À l'issue de leur jugement, d'aucuns avaient dénoncé une instrumentalisation éhontée de la justice par le pouvoir politique.
Pour les accusés, comme pour leur défense, "tout a été mis en ?uvre pour épargner les proches de Bouteflika". À l'époque, le pouvoir de Bouteflika a chargé ses ouailles pour blanchir notamment les ministres cités dans ces deux scandales, en mettant en avant le volet politique de l'affaire, afin de cacher les dessous d'un scandale financier qui a éclaboussé Sonatrach.
Amar Saâdani, alors secrétaire général du FLN, avait dénoncé "un dossier vide" et une "machination contre Chakib Khelil", dont le but était, selon lui, "d'attenter au président Bouteflika". Amar Saâdani avait accusé le DRS du général Toufik d'avoir "fomenté ce coup" contre Bouteflika.
Le même Amar Saâdani a été envoyé au front, deux ans auparavant, pour s'attaquer violemment au général Toufik, donnant ainsi les signes de la fin d'une guerre en sourdine entre la Présidence et le Département de renseignements et de la sécurité (DRS).
Le général Toufik, actuellement en détention à la prison militaire de Blida, avait fini par quitter son poste de premier responsable du DRS. Même le mandat d'arrêt international émis contre Chakib Khelil a été alors annulé.
L'ancien ministre de l'Energie, qui avait quitté le pays depuis le salon d'honneur de l'aéroport d'Oran pour se réfugier aux Etats-Unis, a pu revenir, quelque temps après, et a entamé une série de visites aux différentes zaouïas du pays.
Idem pour le procès de l'autoroute Est-Ouest qui sera réexaminé le 21 janvier prochain. Les détails du scandale qui a émaillé le projet de près de 20 milliards de dollars ne sont toujours pas connus.
En effet, la parodie de justice qui a traité le dossier avait tout fait pour ménager l'entourage de Bouteflika. Amar Ghoul, alors ministre des Travaux publics, a refusé de se présenter devant le juge, préférant répondre par écrit. Même le juge qui a traité l'affaire n'avait pas pris le risque de convoquer les proches de Bouteflika.
Le juge avait interrogé Ghoul par voie épistolaire. Le concerné avait répondu à travers une lettre lue en pleine audience. 5 années après un premier examen de ces deux affaires, la justice ira-t-elle jusqu'au bout pour situer les responsabilités des uns et des autres dans ces deux scandales '
Aura-t-elle toute latitude pour faire la lumière sur ces affaires qui ont marqué le long et coûteux règne d'Abdelaziz Bouteflika ' Difficile de se prononcer, mais tout porte à croire que la chute du pouvoir de Bouteflika, depuis avril 2019, devrait donner encore plus d'assurance à la justice pour faire la lumière sur ces deux scandales.

Mohamed MOULOUDJ


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